Lomé, la coquette, s’habille pour les fêtes de fin d’année

18 décembre 2010

Lomé, la coquette, s’habille pour les fêtes de fin d’année

Lomé, la coquette, s’habille pour les fêtes de fin d’année

Monument Colombe de la Paix au centre ville de Lomé

L’approche des fêtes de fin d’année ne laisse pas Lomé indifférente. Capitale togolaise, Lomé se prépare et se pare, se fait belle, élégante et charmante. Tout ceci pour donner un relief à ces fêtes.
Dès le début du mois de décembre, certaines rues commerciales comme le carrefour Dékon et le grand marché Adawlato annoncent les couleurs.

Fontaine lumineuse (carrefour situé au centre du quartier administratif de Lomé)
Tout est alors bon pour la décoration. Des guirlandes tout azimut, des dessins…etc
Le rond point où préside majestueusement le monument Colombe de la paix ou encore la fontaine lumineuse sans oublier le rond point du cartier administratif n’en sont pas du reste. Ces rond point et rues cette année sont décorés avec finesse riche en autant de couleurs. En fait nous pouvons dire que du moins la nuit notre ville n’a rien à envier à Paris. Même si vous me rirez au nez, venez et vous verrez !!! de papa Noël et des sapins sur des vitrines…et dire en fait qu’on ne comprend rien de ses sapins et de ce papa Noël ; les aimes-t-on peut-être parce que l’Occident les aime ? Dessin de papa Noël sur les vitrines des magasins
Vendeuse de guirlandes au grand marché de Lomé

Si l’Etat de son côté met ces apparats pour embellir Lomé, la belle, la coquette, les marchants, eux le font dans l’intention de s’attirer les clientèles. N’est-ce pas que chaque quartier, chaque maison et peut-être chaque chambre doit trouver ses maquillages.
Très souvent, ce sont des vendeurs de CD, DVD qui diffusent à temps et à contretemps des musiques tonitruantes de Petit papa Noël.
Le grand marché de Lomé se met elle aussi dans la danse, répandant le parfum des fêtes qui sont aux portes de nos portes monnaies.
Des articles vestimentaires chinois pré-cousus à moindre prix ne manquent pas d’attiser la colère des couturiers. Ceux-ci voient leur clientèle diminué. En fait pour la plupart des Loméens, il est économiquement plus profitable d’acheter ces articles pré-cousus qui ne demandent plus l’achat des pagnes sans compter les frais de confection.
Autant dire que ces fêtes à venir ne manquent pas de réveiller des protestations contre l’envahissement du marché togolais par la chinoiserie.
Un autre fait est le bruit des pétards. L’année passée, le Ministre de la sécurité avait promis de punir sévèrement tous ceux qui seront appréhendés dans ces faits. Comme ces discours, plutôt que d’éradiquer ces velléités de jeunesse ne produisent que très souvent l’effet contraire, on ne sait pas si le Ministre aura d’autres beaux discours vigoureusement vigoureux pour venir à bout de ce phénomène.
Etalage de petits explosifs (communément appelé bandits à Lomé) au grand marché de Lomé

Tout compte fait, Lomé se prépare aux fêtes de fin d’année en se déguisant. Oui en se déguisant parce qu’entre l’être et le paraître le fossé est vertigineux.
Mais avant de dire la différence entre l’Etre de Lomé et le Paraître de Lomé, mettons nous d’abord d’accord sur le mot déguiser . Déguiser, c’est travestir une personne, c’est cacher, dissimuler. Dans le théâtre c’est l’équivalent du masque : une figure de carton qui dissimule les traits réels. C’est en fait rendre méconnaissable. C’est aussi se monter tout autre qu’on est, c’est-à-dire apparaître. Voilà le rôle qu’on fait jouer à ma ville à l’approche de ces fêtes. Voyons donc à présent ce que c’est que l’être de Lomé.
L’être de Lomé, ce sont les routes malpropres ou les troues et les poussières se disputent à qui mieux-mieux.
Mais comme la nuit tous les chats sont gris, on peut quand même croire que c’est la vraie Lomé, la Lomé Idéelle qui se trouverait dans le monde des Idées de Platon qui aurait surgi abracadabra.
Route bitumée il y a moins de 3 mois. On peut aperçevoir de loin un nuage de poussière

L’être de Lomé, la capitale togolaise, c’est aussi ces portes-monnaies de ses habitants vides. Les Loméens, depuis les crises socio-politiques successives à partir de 1990, relativisent désormais les dépenses excessives de ces fêtes.
Tous ces apparats et divers articles des magasins et autres font certainement plaisir aux yeux, attisent les désirs de possession et de consommation ; mais que faire devant les poches vides !
Autrement dit, Lomé se prépare aux fêtes de fin d’année mais entre l’être et le paraître de Lomé, ma capitale, le fossé reste irréconciliable.
Nous ne sommes pas particulièrement contre toutes ces facéties d’art d’embellissement de Lomé. Seulement si Lomé, notre ville que nous aimons tant pouvait simplement être naturellement belle !!! Et peut-être qu’elle sera encore plus belle, si nos compatriotes arrivent à subvenir à leurs besoins élémentaires et voient leur pouvoir d’achat augmenter.

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Commentaires

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Charles Lebon
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