Les adeptes de la divinité « Mama Tchamba » en fête
Les adeptes de la divinité « Mama Tchamba » en fête
Je vous présente quelques photos que j’ai prises lors des festivités de la divinité Mama Tchamba. Ces festivités qui sont en réalités des célébrations rituelles se sont déroulées sur deux week-end entre le 21 au 23 et entre le 28 au 30 janvier de cette année dans le quartier populaire Bè à Lomé.
Ces quelques photos sont le fruit de ma curiosité, de ma volonté et de ma passion de comprendre plus nos traditions. Réveillé dans la nuit du 23 par des chants peu ordinaires et des sons de tam-tam aux rythmes endiablés qui ont duré toute la nuit, je me suis promis de me rendre sur les lieux afin de me rendre compte de ce qu’il en est.
Ainsi le 24 dans l’après-midi, à la reprise de ces chants et des sons de ces tam-tams, je me suis rendu sur les lieux armée d’un crayon d’une bloc-note et surtout de mon appareil photo.
Ils étaient une centaine. L’ambiance rythmique était digne de celle des grands jours de cérémonies rituelles. Ils ne chantaient pas pour la beauté de l’harmonie. Les chants et la musique sont plutôt porteurs des doctrines de leur foi. Les pas de danses répondaient à tout une logique qui célébrait l’origine des choses et véhiculaient une cosmogonie.
La présence des dieux et des ancêtres était manifeste vue les nombreuses personnes qui étaient entrées en transe sous cette ambiance des entités spirituels connues sous l’appellation de Mama Tchamba.
Le culte à Mama Tchamba est un culte ancestral. D’après les informations que j’ai reçu d’un responsable sur les lieux, c’est un culte qui regroupait les descendants de ces ancêtres qui de part leur richesse ont pu acheter, au sens esclavagiste du terme, des personnes pour les mettre à leur service.
Précisons ici qu’il s’agit ici d’un esclavagisme domestique qui loin du mobile économique des négriers occidentaux, a un mobile essentiellement essentiellement sociale. Selon Koffi FOLIPKO qui a publié un article à ce sujet « ‘L’esclave domestique acquis dans les sociétés africaines venait grossir la taille de la famille ou du clan en en devenant un membre à part entière avec des droits et des devoirs en tant que membre.« .(FOLIPKO Koffi, Multi-ethnicité millénaire, Tolérance religieuse et intégration sociale: le cas de la liturgie autour des entités spirituels Goro-Vodu (ou Tigari), de Mama Tchamba et de Dente dans le Panthéon Vodu en Afrique de l’Ouest)
Acheter un homme est donc un exploit qui élèverait au rang même des dieux. C’est pourquoi un culte spécial est réservé à ces ancestes « négriers » mais aussi à ancien esclave domestique intégré dans une famille ou dans un clan à travers le trône ancestral Hô Zikpui. Par des pratiques de la nécromancie, l’ancêtre est convoqué sur son trône où lui sont rendus tous les honneurs.
Pour le moment c’est là où se limite mon savoir sur ce culte ou bien c’est tout ce qu’on a bien voulu m’en dire.
Je tiens toutefois à protester contre les intimidations dont j’ai été l’objet lors de la prise des vues. Il m’a été opposé un non catégorique. Comment monter aux yeux des « autres » que nous, Africains, avons aussi une culture si nous ne pouvons pas dans la limite du respect du sacré, nous « ouvrir », nous laisser « dé-couvrir » ? C’est une question bien réelle à laquelle est confronté bien des chercheurs africains dans leurs efforts de tenir des discours « scientifiques » sur nos cultures.
Cependant je remercie ce responsable dont l’intervention, après maintes explications de mes intentions et objectifs, m’a permis de garder les quelques photos que j’ai prises dans la clandestinité et ces quelques explications sur ce culte que je partage avec vous.
Bon, trêve de bavardages ! Savourez ces quelques photos !!!
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