La CPI doit instruire le « cas Togo »

Article : La CPI doit instruire le « cas Togo »
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3 avril 2011

La CPI doit instruire le « cas Togo »

Nous avons tous apprécié la promptitude avec laquelle la Cour Pénale Internationale (CPI) joue son rôle en Guinée-Conakry et actuellement en Côte d’Ivoire.

Le « cas Togo », c’est 500 à 1000 morts sans compter les innombrables blessés d’après l’Onu et les organisations indépendantes.
Ces morts sont les victimes du massacre organisé, planifié, ciblé et exécuté par le parti au pouvoir RPT entre Février et Avril 2005.

Ce chiffre macabre, 500 à 1000 morts, a été avancé par la commission d’enquête de l’Onu. Ce chiffre représente plus de quatre (4) à sept (7) fois celui non moins macabre sous Dadis Camara en Guinée-Conakry. Et pourtant, la CPI semble oubliée le Togo.

Faure et le RPT responsables de ce crime

Notons que ce carnage de la population togolaise un peu partout sur l’ensemble du territoire togolais, a eu lieu entre la période d’après la mort du général Gnassingbé Eyadéma le 05 février 2005 et l’accession frauduleuse au pouvoir de son fils Faure lors des élections d’avril 2005, en passant par l’usurpation militaire du pouvoir organisée par l’armée au profit de ce même Faure Gnassingbé.

Comment Faure dont les ergoteurs clament partout être jeune, démocrate, promoteur et garant de paix, peut-il accepter prendre en otage la Constitution et l’État, en complicité avec des militaires voyous après le décès de son père ? Comment Faure, cette partie terroriste de l’armée et le RPT (Rassemblement du Peuple Togolais), ont pu par soif du pouvoir et par peur de leur passé, massacré les Togolais, nos frères et sœurs ?

Déjà, un Togolais de tué, c’est de trop ; mais dans l’intervalle de trois (3) mois, il y a eu 500 à 1000 tués : c’est trop, c’est grave, c’est suffisant pour que ce crime ne soit pas impuni.
Faure, cette hiérarchie voyous de l’armée togolaise et les caciques ventripotents du RPT ont tué et massacré le peuple togolais. Ils ont violé la Constitution togolaise, ils ont violé les Togolais, ils ont terni la dignité du peuple togolais.
Par ailleurs, Notre justice étant une marionnette dans leurs mains, il est urgent que la CPI instruise et punisse ce crime. On ne peut pas vouloir classer ce dossier avec des facéties d’une certaine commission dite de Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).

La CVJR, une farce

Le RPT, parti au pouvoir, a toujours été un facétieux, c’est pourquoi cette Commission Vérité Justice et Réconciliation est aussi une farce.

La CVJR enquête sur l’intervalle de notre histoire comprise entre 1958 et 2005. Cet intervalle qui est trop large, me semble une manière de déconcentrer une fois encore les Togolais sur le réel problème du Togo et de noyer ainsi ce crime, ce massacre que nous avons évoqué plus haut.

Par ailleurs on ne peut pas sacrifier la justice sur l’autel de la paix. La justice et la paix sont ensemble deux facettes d’une même pièce.
Pour bon nombre de Togolais, pour qu’il y ait un réel, non pas encore réconciliation, mais processus de réconciliation, il faut nécessairement :


• Que le pouvoir en place parte

Les bourreaux, qui sont toujours militairement en force, qui continue par braver avec insolence la population, qui continue par piller les biens nationaux, qui ont été coupable et choisissent encore avec rire narquois d’être coupable, ne peuvent pas, étant au pouvoir garantir ce processus de réconciliation.

Que des élections libres, transparentes, et crédibles aient une fois lieu sur notre terre des aïeux, afin que celui qui sera élu bénéficie de l’assentiment populaire nécessaire aux réformes et à un réel processus de réconciliation.
Cependant, ces deux conditions : l’alternance et des élections crédibles, qui sont nécessaires à une refonte de l’identité nationale n’est pas encore envisageable.

Pourquoi la CPI doit intervenir

Ces deux conditions ad minima que je viens d’énumérer, je le répète, avec une société civile inexistante, une opposition en mal de repères, et une classe intellectuelle résignée, n’est pas envisageable, à moins qu’il ait un coup d’État légitime.

Mais, les victimes et nous soucieux du respect de l’homme dans tous ce qui relève de sa liberté, sa dignité et son droit, ne pouvons plus attendre. Il est vrai que la CPI même après 25 ou 50 ans peut rattraper les « gangsters », mais pour nous déjà sept (7) ans que ce crime a été commis, il faut incessamment que justice soit faite.

Faure et ses ouailles doivent immédiatement répondre de leurs actes. C’est cet impératif qui fonde notre impératif à l’endroit de la CPI : la CPI doit nécessairement et immédiatement instruire le « cas Togo ».

 

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