Afrique du Sud : Du pénis et des couilles de Zuma

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Afrique du Sud : Du pénis et des couilles de Zuma

 

La toile The Spear et un ancien fetiche africain

Le pénis gouverne l’histoire. Telle est la conclusion vers laquelle on peut prudemment ou imprudemment s’aventurer si on est un apprenti sorcier de Hegel en mutation chez Freud en s’intéressant à la phénoménologie du pénis -…hum!- dans les rapports interhumains sur la planète Terre et surtout dans les palais présidentiels en Afrique noire.

Il est tout à fait vrai que le pénis, ah…le sacré pénis, a une histoire une très longue histoire qui a toujours mis en mal la sérénité des villages, des communautés où les vieux gardiens des us et coutumes ne s’empêchent pas parfois de mêlés à leur sagesse des vices érotiques. Ces vieux, ces anciens le jeune prophète Daniel, dans l’affaire de Suzanne, les interpelle rudement: « vous qui avez vieilli dans le mal » Daniel 13 :1-64.

 Dans le jeu des rapports interhumains, le pénis, que dis-je, le pénis et les couilles, la libido diront les freudiens non seulement a toutes sa place mais se révèle aussi comme l’élément essentiel de ce jeu. Même si les pauvres, qui n’auraient de distraction que de sexe, pouvaient être nonchalamment pointés du doigt, il n’en demeure pas moins que la dialectique du pénis -entendez « l’art de faire du pénis, un programme de gouvernance » se construit au mieux dans les couches les plus aisées, chez ceux qui ont le lait et l’argent du lait,  chez ceux qui ont  toutes les pointures féminines du quartier. Une dialectique qui trop souvent se hisse au sommet de nos Etats.

 Dans la lignée des rois juifs, Salomon resterait la star historique inégalée connue en nombre de femmes et concubines grâce au don de sagesse et aux richesses que le bon Dieu lui aurait généreusement accordé. La bible nous apprend qu’il « eut sept cents épouses de rang princier et trois cents concubines et ses femmes détournèrent son cœur » 1Roi 11 :3.

 Toutefois nos chefs d’Etats Africains peuvent aussi, bien sure sans vouloir atteindre le sommet du roi Salomon, se targuer d’être en matière du sexe les mieux « développés » par rapports à quiconque. Autant dire que le facteur sexe doit prendre toute sa place dans les indicateurs de développement afin de mieux rééquilibrer le classement des pays développés et sous-développés.

 Au Togo par exemple, le régime de Faure Gnassingbé, mieux que son père alias Baobab, consacre des milliards de francs  pour le budget-sexe. Face à la France certainement qui n’en a pas, faute d’un DSK à la présidence, on ne peut  donc pas dire que la France est tout à fait un pays développé. A la présidence togolaise, dans l’intérêt supérieur de la nation, nous nous consacrons au développement du sexe. Le pénis a toute sa valeur. Oui chez nous, le pénis et les couilles sont tout un projet de développement plus urgent que le chômage et la précarité.

 Zuma qui trône à la tête de l’Afrique du sud, un pays qui veut bien être le leader du continent noir, ne peut quand même pas se laisser dépasser par un petit de la taille d’un Faure Gnassingbé ?

Ayant entre 4 et 6 épouses  et environ 18 enfant sans compter les concubines et les enfants inconnus -noté bien que c’est toujours difficile d’avoir le nombre exact de femmes et de progéniture d’un polygame-, le président Zuma peut encore se dire: « mais vous n’allez quand même pas m’en vouloir…hein….regarder mon voisin Mswati III, roi du Swaziland qui choisit chaque année une ou plusieurs nouvelles épouses parmi des milliers de jeunes vierges qui défilent devant lui les seins nus….laissez moi donc tranquille….jaloux « .

Le president Zuma joyeux parmi ses femmes

 Ainsi si la normalité dans plusieurs palais présidentiels de l’Afrique noire est de gouverner avec le pénis, comment comprendre alors la colère du président Zuma, de son parti l’ANC, du superpuissant central syndical Cosatu et même  des femmes de son parti qui à mon avis devraient être heureuses et chaleureuses face au bangala de leur ténor mis en exergue?

 Malgré les précisions de  Brett Murray, qui affirme que sa toile, intitulée The Spear « la lance », « a une signification plus large que Zuma lui-même. Il traite du pouvoir, d’avidité et de patriarcat », Zuma et ses amis, qui certainement dans les couloirs font des déductions ironiques à propos de la taille du pénis de la toile par rapport à la réalité qui se cache sous le pantalon du président, rien n’y fit: la polémique continue de plus belle.

 Le camp Zuma accuse l’artiste Blanc d’avoir fait un tableau raciste parce qu’il montre le président Jacob Zuma les parties génitales à l’air ce qui seraient contre les valeurs africaines.

Ceci dit, on ne peut assister à cette controverse bien rigolote sans rappeler au clan Zuma

Phallus sculpté à Délos (mer Égée)

que les représentations phalliques sont tout a fait à leur place dans les valeurs et religiosités africaines.  Voici une explication élémentaire du symbolisme phallique que Wikipedia nous donne : « Le symbolisme phallique est le symbole de la virilité et de la fécondité. Dans de nombreuses civilisations et dès l’Antiquité le pénis était par exemple associé à des divinités comme Osiris ou Bacchus. Dans certaines tribus des Indiens d’Amazonie, la taille du phallus est directement liée au rang social. Les hommes mettent ainsi un étui pénien indiquant leur rang social ».

 

Mais ceci étant, on peut se demander d’où nous viendraient d’ailleurs cette honte de la nudité ? Comme nous le rappel Lejeune: «  la pudeur n’est pas si intéressé qu’on le prétend au recouvrement des parties sexuelles » (La représentation sexuelle en religion, art et pédagogie : 476)

 Au mieux je souhaiterais que cette masse de manifestants qui  quand même à la joie de défiler contre « monsieur le pénis », organise des phallophories avec procession de la toile controversée pour rendre hommage au dieu Zuma-Dionysos.

 Si telle n’est pas l’avis du président Zuma et de ses coalisés, je ne vois pas autre lecture réaliste et réelle de la toile que celle que la victime lui-même en donne: « le tableau me dépeint comme un homme à femmes qui n’a pas de respect, (…) un abuseur de pouvoir, corrompu et souffrant d’ineptie politique ».

 En saisissant ces dernières lignes de ce billet, je laisse la place aux psychologues de nous décrire de tels propos qui à mon avis ne peut être qu’une révélation objective de soi-même.

 

 

 

 

Bibliographie :

Lejeune G. La représentation sexuelle en religion, art et pédagogie. In: Bulletins de la Société d’anthropologie de Paris, Tome 2, 1901. pp. 465-481.

Bible, Version de Jerusalem

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