Charles Lebon

Togo : Inhumation de Sinangare : des obsèques à Lomé et à Dapaong

Precession après la messe de requiem avec le cercueil d"Anselme Sinangere à Dapaong
Procession après la messe de requiem avec le cercueil d »Anselme Sinangere à Dapaong

Le peuple togolais à la veille de son 53e anniversaire de l’indépendance porte le deuil de deux martyrs : Gouyano Sinandare, élève de 12 ans, tué par balle et Douti Sinanlengue, élève de 1ere A4
Le jeune élève, âgé de 12 ans, tué le lundi 15 Avril par balle par les forces de l’ordre, a été inhumé ce jeudi à Dapaong.
Lomé était, elle aussi, en totale communion avec la population du nord qui enterrait un jeune martyr du Togo à la veille de notre fête d’indépendance.
Une messe d’inhumation symbolique fut aussi organisée dans la capitale en mémoire d’Anselme Sinandare et de Douti Sinanlengue en présence des centaines de personnes dont les responsables de la Synergie des travailleurs du Togo (STT) et du Collectif Sauvons le Togo (CST).
A la sortie de la messe un cercueil symbolique fut porté en procession par de jeunes élèves suivis par une foule invoquant des malédictions à l’ endroit des responsables.
La messe de requiem célébrée à Lomé a été particulièrement marquée par l’homélie prononcée par le révérend père LARE. Vous trouverez en fin de ce billet des éléments audiovisuels sont l’homélie du Père LARE que je vous conseille vivement.
Pendant ce temps, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, tout comme pendant les incendies de Kara et de Lomé, est resté insensible à la douleur des familles et du peuple. Jusqu’à présent, même si lui-même ne peut faire un discours, aucun communiqué n’a été publié par la présidence. Peut-être qu’il attend les élections pour dire au peuple combien il l’aime.

Père LARE : Le sang du jeune Anselme est et restera une semence pour le Togo

Anselme est et devient un des martyrs le plus redouté du Togo par son sang versé


Silence ! Le Togo enterre encore ses enfants !

Gouyano Sinandare, élève de 12 ans, tué par balle
Gouyano Sinandare, élève de 12 ans, tué par balle

J’ai rassemblé dans cet article trois éléments dans un souci de vous servir avec un seul article une large compréhension des derniers événements douloureux que traverse encore le Togo, mon pays.

  • Faits et Analyse
  • Eléments audiovisuels (Messes et dépôts de gerbes en mémoire des deux élèves tués)
  • La déclaration du STT à propos du décès de Douti

 

Nous sommes à la fin du mois d’avril. Bientôt les mois de Mai et de Juin qui sont des périodes d’examen de fin d’année scolaire au Togo. Conscient de cela, les élèves du Nord au Sud n’ont pas croisés les bras face à la grève lancée par l’un des syndicats des travailleurs du Togo, la Synergie des Travailleurs du Togo (STT), qui de fait, hypothèque le bon déroulement de leur année scolaire. Ils ont, de manière spontanée, manifesté ces 11 et 15 avril, que ce soit à Dapaong, Kpalimé ou Lomé, leur droit à l’éducation.

Dans les rues du Togo, les élèves ont tout simplement demandé à l’Etat d’assurer les meilleures conditions de leurs enseignants. Car leur droit à l’éducation implique que ceux qui leur dispensent les connaissances donnent le meilleur d’eux-mêmes. Mais comment un professeur, un médecin peut donner le meilleur de lui-même, lorsqu’il est incapable de payer son loyer…bref de faire vivre sa famille ? Telle fut le sens logique que les élèves ont donné à leur manifestation spontanée.

 

• Des Incidents au Nord…mais pas à Lomé

Si à Lomé, nous n’avons observé aucun incident majeur pendant la manifestation pacifique de plus de 20 000 élèves dans la journée du 11 Avril, ce fut le contraire au Nord.

A Dapaong, localité située au nord du pays, la manifestation pourtant pacifique des élèves, a débouché sur une violente répression des hommes en uniforme. Bilan officiel : deux élèves décédés.

 

  • Le premier par balle : il s’agit de Gouyano Sinandare, élève de 12 ans, tué par balle.
  • Le second : Douti Sinanlengue, élève de 1ere A4 à l’école privée Archimède de Kombonloaga. Il a rendu l’âme ce mercredi 17 au Centre hospitalier régional (CHR) de Dapaong suite aux violences et coups que les hommes en uniforme lui ont assené à l’abdomen.

Cette violente répression exercée au Nord du pays contraste avec l’attitude que ces mêmes autorités ont observé face la manifestation au Sud notamment à Lomé.

Mais à voir de près et l’instrumentalisation que ce régime de père en fils fait des clivages Nord-Sud, on se rend compte que cette répression au Nord est dû à une idéologie du pourvoir RPT/UNIR : « Il n’y a qu’un groupuscule d’opposant qui s’agitent à Lomé….Le reste du pays est acquis au clan Gnassingbé….Lomé ne fait pas le Togo…Le Nord du pays est un acquis ».

Ainsi toute forme de soulèvement ou de bruit contre ce régime au Nord du pays serait en soit une contre vérité et un démenti sévère à ces idéologies meurtrières du régime de Faure Gnassingbé. Il devient donc impératif pour ce régime d’étouffer vite et bien, sans laisser de trace, toute forme de contestation au Nord du pays. C’est ce qui explique cette brutale répression des hommes en uniforme.

Ce qui a donc tué Sinandare, un jeune élève de 12 ans n’est pas une arme. Ce qui a donc tué Douti, n’est pas que de la violence gratuite. C’est une logique ethno-régionaliste qui les a tuées.

Le pouvoir en place a toujours instrumentalisé les clivages Nord-Sud hérité des colons.

Que le Nord doit rester soumis, explique la violence avec laquelle la manifestation au départ « joyeuse et innocente » des élèves a été réprimée.

Mais aujourd’hui et d’ailleurs depuis toujours, il est d’une évidente limpide que le changement est un désir le plus ardent de tout Togolais du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est.

• Dépôt de gerbe et colères des Togolais en mémoire des deux élèves (Eléments audiovisuels)

In memoriam Anselme SINANDARE Gouyano : De la messe au dépôt de gerbe

 

Des centaines de personnes se sont rendus à la place des martyrs à Lomé au Togo, pour rendre hommage à la mémoire d’Anselme Sinandare Gouyano.

 

Après la messe pour le second élève tombé sous les balles de la bêtise et de la tyrannie du régime de Faure GNASSINGBE, les responsables de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) et la foule ont déposé une gerbe de fleurs en sa mémoire.
DOUTI Sinanlengue était élève en classe de 1ère A4 au lycée de Kombonloaga.

 

In memoriam DOUTI Sinanlengue : Quelques extraits de la messe

 

  • COMMUNIQUE DE LA SYNERGIE DES TRAVAILLEURS DU TOGO

Le 18 avril 2013, certaines informations nous sont parvenues faisant état de manœuvres gouvernementales en vue de manipuler l’opinion nationale et internationale : l’objectif était de se dédouaner en démontrant que la mort du jeune DOUTI Sinanlengue ne pouvait en aucun cas être attribuée à l’intervention d’éléments des forces de sécurité.
Dans une conférence de presse organisée dans la matinée du 18 avril, le ministre Hamadou Yacoubou a annoncé les couleurs en affirmant que ce décès était consécutif à une intervention chirurgicale qui avait mal tourné et que, toujours selon le ministre Hamadou, « ce n’est pas sur des coups qu’on a des intestins perforés. Les éléments d’une expertise médicale disent clairement que c’est une infection qui a tué l’enfant ; le démenti du gouvernement est formel et ce qui a été dit sur RFI est faux ».
Dans la soirée, un communiqué du gouvernement a été rendu public dans lequel le procureur de Dapaong annonçait que l’enfant ne portait pas de traces de coups ; pourtant le communiqué précise aussi « qu’il s’agissait plutôt d’une contusion de l’abdomen ayant entrainé une péritonite aiguë généralisée par perforation de l’intestin grêle ». En d’autres termes, le procureur confirme bien qu’il s’agissait de choc ou coups reçus dans le ventre ayant occasionné des lésions internes qui se sont compliquées et ont entrainé la mort. En médecine, il est reconnu que des chocs violents dans le ventre peuvent provoquer des lésions internes sans laisser de traces sur la peau.
De ce qui précède, on peut affirmer, comme cela a été dit par les médias nationaux et internationaux, que DOUTI Sinanlengue a subi des violences et des coups portés au ventre ; ces coups ont occasionné des lésions internes qui ont entrainé sa mort. Qui a porté ces coups ? Qui a frappé DOUTI Sinanlengue avant de le jeter dans un fossé ? La famille du jeune homme affirme que quand il était encore lucide, DOUTI Sinanlengue a bien confirmé avoir été battu par des hommes en uniforme !!! Nous laissons la justice rechercher les coupables.
Nous réitérons donc notre appel lancé hier au gouvernement lors de notre Assemblée Générale : ayez l’intelligence et la décence requises dans le traitement de ce drame. Ayez du respect pour la mémoire de ces victimes et de la considération pour leurs familles. Demandez sincèrement pardon et la nation vous pardonnera. Vous aviez déjà voulu démontrer qu’Anselme Gouyano SINANDARE était mort piétiné, les photos de son corps transpercé par une balle vous en ont vite dissuadés. Vous revenez avec une nouvelle tentative de désinformation et de mépris inqualifiable en affirmant que « ce n’est pas sur des coups qu’on a des intestins perforés ». Evitez cette fuite en avant, cette arrogance, et cette attitude de déni perpétuel pour apaiser réellement les cœurs meurtris des Togolais.
Toutes nos condoléances aux familles DOUTI, SINANDARE, à tous les frères et sœurs de Dapaong et à toute la nation togolaise.


TOGO : Une répression sanglante fauche la vie d’un écolier de 12 ans

Manifestations des elevesUn jeune élève du nom de Gouyano Sinandare, âgé de 12 ans a été tué par balle ce lundi 15 avril lors d’une manifestation avec ses  Camarades a Dapaong au nord du pays.

Depuis le mercredi 10 de ce mois que la Synergie des Travailleurs Togolais (STT)  a lancé un nouveau mot de grève pour protester contre les conditions de vie des travailleurs, ce fut un mouvement spontané et pacifique, d’écoliers, collégiens et lycéens qui a ébranlé les rues du Togo du Nord au Sud.

Déjà le vendredi 11, ils étaient plus de 20 000 à  protester dans les rues de Lomé au cri de : « on veut nos professeurs »…ou encore « payez nos professeurs ».

Surpris, inquiet et fortement ébranlé par ce mouvement de soutien des élèves à leurs professeurs en grève, le régime de Faure Gnassingbé a décidé nuitamment de la fermeture de tous les établissements aussi bien publics que privés à Lomé. Ce mardi le gouvernement décrète la fermeture  sur l’ensemble du territoire national.

Mais c’est sans compter sur les autres régions du pays. Ce lundi, des jeunes élèves sont sortis soutenir leur professeurs. Leur volonté : que le gouvernement règle ce problème des travailleurs dont leurs enseignants pour qu’ils puissent continuer leurs cours. Mais parmi eux le jeune Gouyano Sinandare, âgé de 12 ans ne rentrera pas dans sa famille. Il ne retrouvera plus jamais ce sourire de sa maman qui malgré les difficultés lui trouve toujours quelque chose à manger des son retour de l’école. Plus jamais, cette famille ne reverra cet enfant qui fréquente l’école, l’espoir d’un lendemain meilleur.

Face à ce drame, le chef de L’Etat Faure Gnassingbé comme d’habitude est resté bouche cousu. Mais tenez-vous bien, il a vite envoyé une note à Washington pour exprimer « sa sympathie aux victimes, à leurs familles, à la ville de Boston et aux Etats-Unis » face au double attentat qui a eu lieu hier à Boston.

Oui mes frères, ainsi va le Togo, la terre de nos aïeux!

 

  • Les élèves de Lomé manifestent devant le ministère des enseignements pour réclamer les enseignants en grève.

 

 

  • « Les élèves d’Atakpamé : « On a payé!!! Trop c’est trop!!! On veut les cours!!! » 

 

 

Je vous propose après les éléments audiovisuels suivants, un poème satirique de l’un de mes amis @Angelo Degbe  sur la situation sociopolitique au Togo, avec son aimable permission.

 

Seigneur je Te dis merci de m’avoir fait naître au Togo,

Pays où les dirigeants sont des gens honnêtes au cœur purs…..

Pays où les travailleurs gagnent aisément leur vie,

Pays où les corrupteurs et les corrompus n’existent pas

Pays où les élèves sont dans les salles de classe et non dans la rue

Pays où la religion au lieu d’endormir les gens les réveille à la dignité
Pays où les « ministres » serviteurs, servent bien les citoyens

Pays où la dignité de l’humain est respectée

Pays où la liberté d’expression est garantie

Pays où le sang innocent n’est jamais versé

Pays où les ethnies sont traitées de la même façon

Pays où la Force est au Peuple

Pays où le droit domine la Force

Pays où la Justice chasse l’Injustice

Pays où la compétence domine le népotisme

Pays où la veuve et l’orphelin sont défendus

Pays où l’Eglise se met du côté des plus pauvres

Pays où l’Amour triomphe de la Haine

Pays où le Faible est protégé du Fort

Pays où la confiance des peuples en leur leader n’est jamais déçue

Pays ou les lagunes ne contiennent jamais de Mort

Pays où les élections sont toujours transparentes

Pays où le travailleur n’est jamais exploité

Seigneur je te dis merci de m’avoir fais naître au Togo
« Togo chéri l’Or de l’humanité »

 

  • JUSTICE pour Anselme Sinandare Gouyano tué par balle, ce 15 Avril 2013

 


TOGO : Encore ?…un journaliste de nouveau agressé

Photo Togocouleurs/Mondoblog
Photo Togocouleurs/Mondoblog

Le reporter Fredo Attipou de Togovisions a été victime d’une agression hier mercredi 3 Avril 2013 par des individus non identifiés qui ont tenté de l’écraser avec deux voitures, l’une de plaque d’immatriculation togolaise et l’autre nigériane.

Les individus, dit-il, à bord de l’un des véhicules l’ont menacé « c’est toi qui envoie les images à l’extérieur… ». Fredo s’est retrouvé à l’hôpital avec le menton fendu et tout son matériel endommagé. Rappelons que ceci intervient  à la veille d’une grande manifestation de protestations célébrant la première anniversaire  du Collectif Sauvons le Togo.

Fredo Attipou dans la salle d’opération  médicale
Fredo Attipou dans la salle d’opération médicale

 

Le journaliste ATTIPOU, lui-même raconte, (voir la vidéo ci-dessous) ce qui s’est passé

Au Togo le journaliste reste une proie facile du régime de Faure Gnassingbé, qui, pour conserver le pouvoir et museler les journalistes, utilise soit des kilos de billets de banques ou la cravache. Ce qui évidemment n’empêche pas une frange des journalistes  à rester fidèle à leur métier d’informateur et d’éclaireur de la société. A ces derniers sont réservés surtout la cravache et les gaz lacrymogènes.

Dans un reportage intitulé « Entre bouts de ficelle et coups de matraque : être journaliste au Togo » qu’elle a réalisé à Lomé, Amélie Niard se rend compte de la situation du journaliste au Togo : « Pressions, intimidations, manque de rigueur, manque de moyens, autocensure, corruption : Etre journaliste au Togo ce n’est pas simple. »

Rappel de quelque agression sur les journalistes

Younglove Agbéboua Amavi, Secrétaire général du SAINJOP après sa blessure par les forces de l’ordre. Photo afreepress.info Le 14 mars 2013, les forces de l’ordre ont violemment dispersé à Lomé un sit-in des journalistes du secteur privé qui entendaient protester contre les nouvelles dispositions de la loi organique de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Elles ont utilisé des matraques, des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc. La manifestation avait été organisée par 7 associations professionnelles. Des journalistes ont été blessés, notamment Younglove Egbéboua Amavi, secrétaire général du Syndicat des agents de l’information, techniciens et journalistes des organes publics (SAINTJOP).

  • Le 2 Mars 2012 à Lomé, donc deux ans jour pour jour le journaliste avait connu sa première agression. À la marge d’une manifestation des Organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH) pour protester contre la torture et l’impunité, Fredo, un reporter Togovi surprend des gendarmes en train d’emporter sans autre forme de procès la moto d’un manifestant. Visiblement mécontents d’être pris en flagrant délit, les gendarmes se jettent violemment sur Fredo et lui assènent des coups de poing et de matraque. Voir la vidéo ci-dessous

  • Terroriser pour régner : un Complot ourdi contre les Journalistes au Togo (Togocouleurs)Il s’agit d’un complot qui vise à éliminer physiquement certains journalistes jugés trop critiques à l’égard du pouvoir de Faure Gnassingbé: « Depuis un moment, des alertes de sources anonymes parviennent aux responsables de SOS Journalistes en Danger, alléguant des complots visant à porter atteinte à l’intégrité physique de certains journalistes, jugés critiques vis-à-vis du pouvoir de Faure Gnassingbé. Ces alertes ont particulièrement et curieusement été insistantes et persistantes dans la journée du jeudi, 22 juillet 2011 » a précisé l’association SOS Journaliste en Danger dans un communiqué.
  • Le 27 avril 2012 pendant qu’il couvrait la répression de la manifestation organisée parle collectif « Sauvons le Togo » à la Place de l’Indépendance, Noël TADEGNON, correspondant de l’agence Reuters Télévision avait été sauvagement agressé par les forces de l’ordre.
L’agression Noel Tadegnon immortalisée à travers une caricature
L’agression Noel Tadegnon immortalisée à travers une caricature

Ces quelques faits témoignent de la situation dangereuse dans laquelle se trouvent les journalistes au Togo dans un climat de résistante populaire contre le régime des Gnassingbé qui dure déjà plus d’un demi-siècle.

C’est un climat de violence qui semble être bien prémédité et cautionné par les plus hautes autorités à travers  leurs mutismes sur tout acte de barbarie envers les citoyens et l’impunité accorde de fait aux auteurs.

 


G1000, Proposition pour une contribution à la lutte démocratique au Togo

Manif CSTA chaque fois que nous manquons ou refusons de mettre la main à la poche pour soutenir toute œuvre pour l’avènement du changement sur notre Terre des Aïeux, le Togo, nous contribuons par là-même à différer cet avènement.

 C’est fort de cette idée que je viens proposer l’idée de la formation d’un groupe financier fermé capable de se concerter et en tout instant capable de réunir la somme de 1000 dollars pour aider ceux qui sont sur le terrain principalement le Collectif Sauvons le Togo et en particulier le Collectif LeTogovi qui fait un travail louable d’enregistrement et de diffusion de vidéos pour nous informer en temps réel.

Composition de ce groupe : J’ai à l’idée un groupe assez réduit de 10 à 20 membres en raison de $100 ou à $50 dès qu’on nous fera appel. Les membres, bien entendu, doivent être des membres de la diaspora.

 Dénomination de ce groupe : J’ai pensé en raison de  cette somme-contributive, vu les nécessités financières sur le terrain, de le dénommer le Groupe des 1000 ou G1000.

Objectif :

A court terme : accompagner le Collectif Sauvons le Togo dans sa mobilisation face aux échéances législatives qui s’annoncent. Nous critiquons l’opposition. Mais sommes-nous sûrs qu’elle a les moyens nécessaires pour superviser les élections, collecter les informations, et rassembler les preuves des fraudes surtout dans le Nord ou faute d’ouverture médiatique, beaucoup de choses se font dans l’ombre ? Déjà sur ce point nous sommes en retard face à la révision de la liste électorale. Il nous faut simplement apporter notre contribution pour une couverture totale de tous les coins de notre territoire.

A long terme : étudier en groupe des projets, notamment ceux prometteurs des jeunes, pour aider un jeune, un groupe de jeunes, ou une association caritative. Il ne s’agirait pas de financer totalement le projet mais d’y contribuer avec nos 1000 dollars. Et je pense qu’on peut faire cela trois fois dans l’année en aidant différentes personnes, groupe ou association. L’idée c’est simplement un groupe capable de faire sortir 1000 dollars pour la cause de la démocratie et du développement

L’un des objectifs des membres de ce groupe aussi sera un lobbying auprès des autorités de leurs villes ou pays sur la situation qui prévaut au Togo.

Je m’appelle Charles. Jeune, je vis aux Etats-Unis. Homme libre, aimant être précis et concret, je ne fais parti d’aucun parti politique. Je crois que nous ne pouvons pas prétendre être indépendant si c’est le Blanc qui finance encore nos projets.

Je suis conscient que vivre à l’étranger parfois fait reposer sur nous toute une charge familiale. Mais pour le Togo, pour que demain nos familles aussi ne continuent plus de nous être un poids financier, nous devons mettre la main à la pate pour que le Togo de demain advienne ici et maintenant.

Tous ceux qui aimeraient être membre de ce groupe sont priés de me contacter par E-Mail: lebonvich@gmail.com. Nous débattrons des conditions pratiques et surtout de nous mettre d’accord entre nous.

 

Togolais viens, bâtissons la cité !

En video ci-dessous un jeune de la diaspora qui est actuellement sur le terrain

 


Togo: Manipulation dans l’affaire des incendies, le scénario du montage dévoilé

manipulation_0Je vous présentais le 15 février un article intitulé “banditisme au sommet de l’Etat”. Cet article dénonçait la manière avec laquelle l’enquête sur les incendies des grands marchés de Lomé et de Kara sont menées. Je disais entre autres que « Le déroulement de cette enquête sur les marchés au Togo, ressemble beaucoup plus à un film de gangsters qu’à une quête responsable, sereine et sérieuse de la vérité. »

En effet depuis le début de cette rocambolesque affaire il n’y a aucun doute que tout est savamment orchestré pour décapiter l’opposition notamment le Collectif Sauvons le Togo (CST) qui rendait le sommeil difficile à Faure Gnassingbé et ses sbires à la veille d’une énième fraude électorale en préparation.

Le jeune, témoin clé, sur lequel se base les éléments de la SRI pour embastiller les hommes et femmes respectables de l’opposition, est revenu sur ses déclarations.

Se déclarant dans ces premières déclarations comme un Sénégalais du nom de Mohamed Loum, il sera vite reconnu par sa famille à Lomé comme un vrai Togolais de naissance du nom de Toussaint Tomety. Cette décrédibilisassions majeur de ce témoin clé n’a pas empêché le pouvoir de continuer à embastiller les membres de l’opposition.

Ce jeudi 21 mars en confrontation avec Agbéyomé Kodjo, président de l’OBUTS, au palais de justice de Lomé ou plusieurs personnes impliquées dans l’affaire d’incendie des marchés de Lomé et Kara, étaient auditionnées par le doyen des juges d’instruction, ce jeune a indiqué avoir été manipulé et torturé pour procéder à ses différentes dénonciations en citant les noms des Capitaines Akakpo, Yanani et Agbenga pour l’obliger à désigner les membres du CST comme les commanditaires et auteurs des incendies qui ont ravagé les marchés de Lomé et Kara.

 Il dit par ailleurs craindre pour sa vie en demandant la protection des organisations de défense des droits de l’homme.

Me Dodji APEVON  conseiller-avocat des leaders de Collectif Sauvons le TOGO (CST), inculpés dans les affaires des incendies de Kara et Lomé, revient sur le coup de théatre lors de la confrontation entre Agbéyomé Messan Kodjo et Toussaint TOMETY alias Mohamed LOUM  (Interview video ci-dessous)

Aujourd’hui par le simple fait du témoignage de ce jeune nombreux sont ces opposants qui croupissent  à la prison civile de Lomé, tout simplement parce que voyant de loin la volonté hideuse de Faure Gnassingbé de se maintenir à vie au pouvoir, ils luttent pour qu’au moins les conditions de transparences soient réunies pour éviter les fraudes et de facto le cycle d’élection-contestation-violence-dialogue.

Il est donc impératif que les autorités procèdent dans les plus brefs délais à leur libération afin de chercher par des actes beaucoup plus responsables, sereins et sans volonté de manipuler, l’apaisement du climat sociopolitique.

 

Vidéo au lendemain des incendies dans lequel le jeune Toussaint Tomety Mohamed alias Loum accusait les membres du CST

 


Togo : Convocation et Inculpation de Jean-Pierre Fabre et Abass Kaboua: Le film de la journée

fêtes-019-ok.jpg-Fabre PiLa journée de ce mardi 12 mars a été une dure épreuve d’humiliation mais de combattant pour Jean Pierre-Fabre, chef de file de l’opposition togolaise. En toute sérénité, il a répondu à une convocation du Service de Renseignements et d’Investigations (SRI) dans le cadre des enquêtes sur les incendies qui ont ravagés les marchés de Kara et de Lomé.

Le président du Mouvement des Républicains Centristes (MRC) Abass Kaboua était aussi convoqué dans la même journée.

A la fin de cette longue journée, les deux hommes ont été inculpés avec interdiction de sortie de Lomé et « interdiction de déclaration ».

« Jean-Pierre Fabre et Abass Kaboua sont entrés à 8 heures mardi 11 mars, à la gendarmerie nationale pour en sortir que tard dans la soirée. Dans l’après-midi, le président de l’ANC, Jean-Pierre Fabre, a été conduit au siège de son parti, puis à son domicile où des perquisitions ont été effectuées. A la tombée de la nuit, les deux hommes ont été conduits chez le juge, qui leur a signifié leur inculpation. » @rfi.fr, Togo: inculpation de Jean-Pierre Fabre et d’Abass Kaboua

Je vous présente donc en vidéo, grâce au collectif LeTogoVi, le film de cette journée.

Déclaration de Jean-Pierre Fabre avant de se rendre à la gendarmerie

Arrivée de Jean-Pierre FABRE et Abass KABOUA à la gendarmerie

Gaz lacrymogènes et agression sur les femmes devant la gendarmerie

Perquisition au domicile de Jean-Pierre FABRE par les agents du SRI

Perquisition mouvementée au siège de l’ANC en présence de Jean-Pierre

Fin de la perquisition chez Jean-Pierre FABRE et gaz lacrymogène  au SRI

Retour de Jean-Pierre FABRE et Abass KABOUA, inculpés

Comme vous l’avez constaté, nous sommes ici au Togo sous le règne du dictateur-fils, Faure Gnassingbé, dans une République très très démocratique du Gondouana.


Togo : banditisme au sommet de l’Etat

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Photo Togocouleurs.mondoblog.org

Aux lendemains des incendies qui ont ravagés les marchés de Kara et de Lomé, le régime de Faure Gnassingbé  s’est lancé dans une véritable chasse aux opposants. Arrestations, intimidations, harcèlements, menaces : voilà ce qui peut t’arriver au Togo si tu es un opposant récalcitrant au régime de Faure Gnassingbé.

48 heures après l’incendie du marché de Lomé, M. Gérard ADJA, premier vice président de la formation politique OBUTS, à sa sortie de la messe, fut arrêté arbitrairement par la gendarmerie. Les deux avocats, Me Jil Benoît AFANGBEDJI et Me Raphaël KPANDE-ADZARE défenseurs des droits de l’homme, que le Collectifs Sauvons le Togo (CST) a envoyé à la gendarmerie pour l’assister, se verront à leur tour mis en garde à vue malgré l’intervention du bâtonnier de l’Ordre des avocats du Togo.

Le 16 Janvier 2013, soit trois jours après l’arrestation de son premier vice-président, c’est à celle de son président national que la formation politique de l’opposition, l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS)  doit s’attendre. Ce dernier étant un ex-président de l’Assemblée Nationale, c’est le chef de l’Etat Faure Gnassingbé qui en personne, a demandé à cette assemblée moutonnière de procéder à la levée de son immunité parlementaire. Ceci fut fait tout en prenant soin de violer la Constitution, qui prévoit dans ce cas la constitution d’une Commission spéciale chargée d’examiner le dossier et l’audition de l’intéressé devant l’Assemblée.

Une heure plus tard, les alentours de la résidence d’Agbéyomé Kodjo, président de l’OBUTS, seront bouclés avec des chars d’assaut par des éléments de la SRI dirigé par le Capitaine Akakpo. Il sera conduit sous grande escorte à la Gendarmerie Nationale. Les trois enfants dont deux filles qui ont suivi leur père, seront pris à partie par un groupe de gendarmes, battus devant leur père et jetés à la devanture de la gendarmerie sur ordre du capitaine Akakpo.

D’autres membres des autres partis politiques de l’opposition, notamment celles de l’ANC de Jean-Pierre Fabre, furent aussi arrêtés dans des conditions similaires. Mme Suzanne Kafui Nukafu Dogbevi, membre de l’ANC et Jean Eklou, président de la jeunesse de l’ANC furent également arrêtés et déférés à la prison civile de Lomé. Et la liste ne cesse de s’allonger.

Et ils sont nombreux ces opposants qui croupissent aujourd’hui à la prison civile de Lomé, tout simplement parce que voyant de loin la volonté hideuse de Faure Gnassingbé de se maintenir à vie au pouvoir, ils luttent pour qu’au moins les conditions de transparences soient réunies pour éviter les fraudes et de facto le cycle d’élection-contestation-violence-dialogue.

Tout  est donc bien orchestré pour imputer la responsabilité des incendies aux membres du Collectif Sauvons le Togo. Le Colonel Yark a ainsi fait une mise en scène à travers les medias en faisant témoigner des jeunes qui mettaient directement en cause les responsables du Collectif Sauvons le Togo. Mais comble de l’absurde, l’un des jeunes que vous voyez ci-dessous dans cette vidéo se nommant Mohammed, imitant mal l’accent wolof et de nationalité sénégalaise, est bien un Togolais dont le témoignage a surpris sa famille résidant ici à Lomé.

Le déroulement de cette enquête sur les marchés au Togo, ressemble beaucoup plus à film de gangsters qu’à une quête responsable, sereine et sérieuse de la vérité.

A ces scène de désolation politicienne, s’ajoute l’introduction par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) à la Commission des Lois de l’Assemblée nationale un projet de modification de sa Loi organique. Objectif : s’octroyer des pouvoirs pour mieux réprimer la presse.

Comme le démontre cette vidéo ci-dessous dans laquelle le secrétaire général de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégrale (ADDI), Alphonse Kpogo, fut trainé par terre comme un vulgaire bandit, les habits déchirés par les gendarmes, il semble de plus en plus qu’on est plutôt au Togo dans du vrai banditisme organisé depuis le sommet de l’Etat.

Une fois encore l’espoir que s’ouvre un lendemain meilleur pour mon cher pays n’a jamais été aussi hypothéqué.

 

 

 


Le Pape doit-il mourir Pape ?

Pope Benedict XVILa nouvelle est tombée ce 11 février comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Ce coup aurait été moins violent si c’était le décès du pape, qui, dans ce cas et trop souvent prévisible, obligeait les journalistes à attendre sous les fenêtres du saint homme en agonie avec micro, camera et bougie. Mais ce n’était pas le cas. Il s’agit de la démission du souverain pontife au sens de : « renoncer à sa charge ».

Il faut en réalité reconnaitre que cette violence de la nouvelle dans une proportion non négligeable, est due à une idéologie médiatique basée sur la fuite. Je plaisanterai bien en la nommant le « fuitisme » que je définirai volontiers comme  »publication d’informations importantes ou de bribes d’informations avant l’officialisation de celles-ci, par des medias en complicité ou non avec les sources officielles’’. Ce fuitisme repose sur un principe simple et psychosocial :  »avant que quelque chose n’arrive, nous devons le sentir par les medias. »

Mais la polémique avec les medias pseudo-libres basés sur les idéologies de ceux qui les financent n’étant pas le sujet de mes propos actuels, j’y reviendrai.

Il me semble donc bien utile après la tombée du vacarme, de voir brièvement à travers un examen des textes de l’Eglise afin de déterminer d’un coté si ce qui s’est passé est de l’ordre cohérent de la foi de l’Eglise et conforme à la norme ecclésiale en vigueur, et de l’autre si c’est d’une révolution copernicienne qui permettrait aux medias de transformer l’Eglise en une ONG distributrice de préservatifs ou en apologiste de l’avortement ou du mariage pour tous.

  • Quand l’illusion du temps et de l’habitus semble être la norme

L’histoire de l’Eglise ne nous offre pas beaucoup de cas de démission de pape. Selon les medias qui se mettent subitement en ecclésiologie, il existerait trois cas avérés voire cinq selon  le Point.fr dans son article intitule : » Benoît XVI : comment un pape peut-il démissionner ? »

Je peux vous assurer simplement  que le passé de l’Eglise, sainte et pécheresse, regorge de beaucoup de démission de Papes. Le plus souvent dans des situations rocambolesques, mouvementés et de pression.

Ceci dit, il faut reconnaitre que devant le nombre écrasant de pape qui sont morts en exercices, la démission d’un pape quoique présent dans l’histoire de l’église devient presque un épiphénomène voire inexistante. Comment ne pas comprendre le premier choc de cette nouvelle, si le dernier en date est celle de Grégoire XII il y a presque 600ans ?

Le temps et la rareté de cet acte ont en effet creusé en nous une disposition illusoire à considérer la papauté comme une fonction à vie.

La déception que cet acte courageuse a pu produire chez certains fideles catholiques relève, à mon avis, d’une norme collective mais illusoire qui s’est fixée en nous à travers le concours du temps mais aussi par l’habitude que la plupart des pontifes ont de façon personnels choisis de mener leur charge pontificale jusqu’à leur dernier souffle.

La norme qui se trouve dans les textes fondamentaux de l’Eglise, n’exige donc pas que le pape démissionne à un certain âge ou de mourir dans sa charge pontificale. Elle le met simplement devant sa conscience, sa liberté et la finitude même de l’être qu’il est.

Mais avant d’aller à ces textes notamment au « Droit Canon », faisons un virage pour nous poser une petite question mais tout de même théologique.

  • Dieu veut-il un Pape à vie ?

Une réflexion d’un prêtre que j’ai lu sur la Croix dans un article intitulé :  » La renonciation de Benoît XVI pourrait modifier la fonction papale »  m’a contraint joyeusement à ajouter ce paragraphe un peu théologique. Le P. Laurent Villemin, qui enseigne l’ecclésiologie et la théologie des ministères à l’Institut catholique de Paris affirme que : « Si Dieu ne veut plus du pape, il ne le fait pas forcément mourir. » Et il en déduit qu’ « On peut penser que la décision de Benoît XVI a été guidée par l’Esprit Saint, et qu’elle ne relève en rien d’un manque de foi. »

Dieu est la liberté en soi. Et si le pape reste un monarque, il reste cependant sous la volonté de Dieu. Le Christ l’unique Pasteur, peut effectivement conduire son Eglise sur les voix que nous ignorons. Et si nous sommes surs, que l’Esprit du Christ repose sur son vicaire, le Pape, il faut donc avec foi reconnaitre le signe de la volonté de Dieu dans cette décision courageuse de Benoit XVI.

Croire donc que la sacralité de la fonction du pape est liée à la mort du pape en tant que pape en exercice, serait toute autre chose, et peu être une foi macabre. Mais certainement pas la foi vivante de l’Eglise.

  • Les textes de l’Eglises : entre Liberté, Responsabilité et finitude de l’être humain

Le code de droit canonique nous donne une description physique et juridique  du pontife romain : notamment en ses articles 331 et 332. (Un petit tour même irrégulier sur www.vatican.va peut mieux nous aider à connaitre l’Eglise).

L’Évêque de l’Église de Rome, en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d’une manière singulière à Pierre, premier des Apôtres, et qui doit être transmise à ses successeurs, est le chef du Collège des Évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l’Église tout entière sur cette terre; c’est pourquoi il possède dans l’Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu’il peut toujours exercer librement.  Can. 331

Le canon 331 nous présente ainsi  une description particulière d’une monarchie religieuse. Même si l’usage du mot « souverain » n’est pas utilisé dans les textes, le pape est bien un monarque dont l’extension du pouvoir est absolue. Ceci se reflète plus particulièrement dans le paragraphe trois du canon 332 : « Contre une sentence ou un décret du Pontife Romain, il n’y a ni appel ni recours. ».

Cette conception de la charge pontificale que nous avons dans le canon actuel promulgué par Jean-Paul II en 1983, n’est pas si différente du document  Dictatus papæ de Grégoire VII, même s’il ne faut pas confondre les visions qui les animent. Celui-ci traite du rapport entre le pouvoir temporel et le Saint Siege, en mettant l’accent sur une vision monarchiste absolue au siège de saint Pierre. La proposition 18e sur les 27 que contient ce document est assez significatif : « Sa [le pontife romain] sentence ne doit être réformée par personne et seul il peut réformer la sentence de tous. » ou encore le 9e « Que tous les princes baisent uniquement les pieds du pape. »

Toutefois ce pouvoir absolu et universel du Pontife Romain ne lui est pas donné directement par Dieu ni imposé par un tiers. Il reçoit indirectement ce pouvoir par l’intermédiaire de ses pairs et cela en toute liberté.

Le Pontife Romain obtient le pouvoir plénier et suprême dans l’Église par l’élection légitime acceptée par lui, conjointement à la consécration épiscopale.  C’est pourquoi, l’élu au pontificat suprême revêtu du caractère épiscopal obtient ce pouvoir dès le moment de son acceptation.  Et si l’élu n’a pas le caractère épiscopal, il sera ordonné aussitôt Évêque. Can. 332 – § 1.

On peut donc dire que devant cette charge divine, toute la place de l’humain y est présente. Et peut-être c’est ce pour quoi la démission est envisagée in extenso dans les textes :

« S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit. ». Can. 332 – § 2.

Le pape Benoît XVI  ce lundi 11 Février 2013 s’est conformé aux textes de l’Eglise en déclarant à ses pairs et à toute l’Eglise :

 C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire .

En somme pour nous fideles catholique, cet acte courageux de Benoît XVI ne doit pas créer en nous et entre nous de polémiques stériles. Les medias peuvent à cœur joie s’en livrer. Ils en ont besoin pour ventre et avoir des records de visites sur leurs pages web. Mais nous, nous devons dans la prière et la ferveur, accompagner ce pape dans sa retraite et dans sa souffrance physique tout en demandant au Saint Esprit d’assister davantage son Eglise dans l’attente d’un nouveau Pape.

 


Ces Africains, amateurs des discours impérialistes !

Photo senenews.com

Ils etaient encore nombreux ces nègres à attendre de leur empereur, le Président de la France, des mots magiques qui feront instantanément de l’Afrique un continent respectable et de l’Africain un être qui a une histoire. Ces nègres pour les pluparts intellectuelles paresseux aimant du vin Bordeaux et du camembert, dirigeants politiques qui ont sacrifié sur l’autel de la francophonie et de leur soif du pouvoir,  l’audace de dessiner un projet africain par soi-même, entendent que cet empereur, président de la France, vienne leur dire l’Afrique.

Dakar semble donc être devenu la chaire par laquelle le maitre-France donne des cours magistraux à son élève-esclave l’Afrique. De de Gaulle à Hollande en passant par Sarkozy, les discours se suivent et se ressemblent tant par la forme que dans le fond. Si Sarkozy affirmait il y a cinq ans que « Le drame de l’Afrique, c’est que l’Homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire.», sons successeur lui répond que « Par deux fois au cours du siècle dernier, le sang africain a été versé pour la liberté du monde ». Mais au fond et en réalité, les deux empereurs sont sur la même longueur d’onde : « s’arroger le droit de dire chez nous et dans leur langue si nous sommes du non-être ou de l’être ».

Cette arrogance est curieusement la chose la mieux partagée par ces nègres qui attendent ces discours comme une terre aride espère la pluie. Ainsi aux lendemains de ces discours, comme des enfants, ils pleurnichent ou ricanent  à travers de long éditoriaux ou dans des interviews sur les télévisions et radios occidentales si ces empereurs leur disent : « vous n’avez pas d’histoires », ou « L’Afrique est la jeunesse du monde. »

La réalité de ces discours, pour mieux la saisir, est dans la forme. Nous assistons dans ces discours  à un « Je-sujet » qui s’adresse à un « Vous-objet ». Ce « Je » reste acteur, initiateur et se donne la largesse même d’une fausse réserve : « Je ne suis pas venu en Afrique pour imposer un exemple, ni pour délivrer des leçons de morale. » François Hollande, discours de Dakar.

Et lorsque l’Afrique ou les Africains sont évoqués par les empereurs c’est pour dire selon eux ce qu’ils représentent ou bien ce qu’ils doivent encore faire :

« J’ai une conviction profonde : si l’Afrique, berceau de l’humanité, parvient à faire vivre pleinement la démocratie, partout et pour tous, si elle réussit à surmonter les démons de la division, alors, elle sera le continent où se jouera l’avenir de la planète. » François Hollande à Dakar

« Jeunes d’Afrique, vous êtes les héritiers des plus vieilles traditions africaines et vous êtes les héritiers de tout ce que l’Occident a déposé dans le cœur et dans l’âme de l’Afrique. » Nicolas Sarkozy à Dakar.

La forme de ces discours témoigne donc du rapport asymétrique qui existe entre l’ex et néo-colonisateur la France et ces Noirs qui s’agglutinent pour écouter ces discours. Nous nous retrouvons ainsi quelque soit le contenu de ces discours devant un « Francocentrisme ».

Loin de critiquer ces discours des Présidents de la France qui se suivent et se ressemblent à chaque quinquennat, c’est cette absurdité des Africains à attendre que le changement, la relève de l’Afrique soit une volonté des dirigeants du Nord que je mets ici en question : comment se fait-il qu’après plus de 50 ans d’indépendance, nous attendions encore le fiat de la France pour avancer, pour se construire, pour s’auto-determiner ? Et chose absurde et naïve, l’africain pense que sa néo-indépendance se trouverait dans un quelconque discours de la France ou grâce à la mandature d’un Président Noir-Américain. Nous semblons ignorer que les relations internationales sont tout sauf une plate forme d’angélisme.

Au lieu de former un bloc solide panafricain avec un projet de gouvernance politico-économique issu de la révision radicale des concepts hérites des colons et de la promotion de la recherche linguistique et cultuelle propres à l’Afrique, l’africain veut d’abord écouter des discours mielleuses des puissances occidentales qui lui conférerait une place autour de la table des vautours. En fait de place, il n’en aura pas : il sera toujours sur la table en tant que repas si et si.

Cet attentisme des Africains vis-à-vis des puissances occidentales est tout simplement une trahison de la classe dirigeante africaine à l’égard de nous, jeunes Africains qui, parce que nous rêvons d’une Afrique nouvelle et concurrente sur tous les plans, continuons de nous former dans des conditions difficiles.

Que font-ils ces dirigeants Africains qui se retrouvent au sein de l’Union Africaine, de la CEDEAO et autres ? Que font-ils sinon se prêter aux jeux des lobbyings occidentaux qui leur dictent encore les positions à adopter ? Nous sommes, nous jeunes Africains devant des dirigeants farfelus, avec une paresse intellectuelle infranchissable dépourvue de tout projet révolutionnaire de l’Afrique face au reste du monde. Comme des égarés, ils cherchent un messie à tout vent et semblent se frotter les mains avec tout nouveau pilleur : la Chine.

Ces dirigeants africains n’ont qu’un seul souci : comment sauvegarder à tout prix le pouvoir ? Aussi sont-ils prêts à sacrifier toute leurs ressources nationales à cette fin.

25 ans après le discours de Thomas Sankara, nos dirigeants actuels n’y ont rien appris et compris. Ce visionnaire concluait son discours le 29 Juillet 1987  à Addis-Abeba par ces mots, quelques mois avant sa mort : « Les gourdins et les coutelas que nous achetons sont inutiles. Faisons en sorte également que le marché africain soit le marché des Africains : produire en Afrique, transformer en Afrique et consommer en Afrique. Produisons ce dont nous avons besoin et consommons ce que nous produisons au lieu de l’importer. Le Burkina Faso est venu vous exposer ici la cotonnade, produite au Burkina Faso, tissée au Burkina Faso, cousue au Burkina Faso pour habiller les Burkinabé. Ma délégation et moi-même, nous sommes habillés par nos tisserands, nos paysans. Il n’y a pas un seul fil qui vienne de l’Europe ou de l’Amérique. Je ne fais pas un défilé de mode mais je voudrais simplement dire que nous devons accepter de vivre africain. C’est la seule façon de vivre libre et de vivre digne ».

 Mais la triste réalité est encore sous nos yeux, nos dirigeants préfèrent la vassalité que l’auto-détermination courageuse. La France-Afrique reste beaucoup plus un vœu des africains que celui de la France.