Les démocraties africaines à l’épreuve des élections contestées

Article : <strong>Les démocraties africaines à l’épreuve des élections contestées</strong>
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7 janvier 2011

Les démocraties africaines à l’épreuve des élections contestées

Les démocraties africaines à l’épreuve des élections contestées


Pour cette année 2011, une vingtaine d’élections sont prévues sur le continent africain, alors que bon nombre d’élections qui se sont déroulées en 2010 sont contestées comme le cas du Togo ou qui sont dans l’impasse comme la crise actuelle de la Côte d’Ivoire.
Dès lors je pense qu’une réflexion s’impose sur la pratique électorale en Afrique. Et si possible voir en quoi les élections peuvent vraiment être une véritable tribune du peuple.

Les élections : une tribune au pouvoir du citoyen

L’un des aspects importants de la démocratie est la reconnaissance du rôle inaliénable du peuple.
La démocratie est ainsi définie comme le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple.
Ce pouvoir, le peuple l’exerce notamment lors des élections afin de se donner des dirigeants capables de le conduire vers des lendemains meilleurs.
A travers les élections, chaque membre de la communauté, chaque individu, remplissant les conditions électeur, exerce son pouvoir d’expression en tant que droit et devoir. C’est normalement une véritable tribune au pouvoir du citoyen.
En choisissant de voter pour un candidat, non seulement il choisi une personne mais au-delà une vision, une pensée, un programme qu’incarne le candidat de son choix.
Les élections pour lui ou bien l’urne dans laquelle il dépose son bulletin symbolise un grand débat dans lequel il participe.

Les règles de base du jeu électoral

Mais la règle du jeu est que finalement, on puisse adopter, choisir les opinions dominants : c’est le choix de la majorité.
Cette règle du jeu repose également sur des principes très clairs à savoir :
 Le respect de chaque individu à travers la prise en compte effective de son bulletin de vote.

 La transparence des opérations afin que les résultats issus des urnes soient acceptables et acceptés par tous.

Seuls ces principes garantis par une bonne foi et une volonté politique positive peuvent construire une vraie démocratie et enclencher un développement durable soutenu par tous les membres de la communauté.

L’aliénation de l’espace électoral en Afrique

Mais le constat de cette démocratie électoraliste reste amer sur la majeure partie du continent noir. On assiste à des accusations de fraudes et donc à la contestation des résultats issus de ce grand débat qui est l’élection.
Dès lors, ce grand espace public devient un champ de manœuvres obscures où le jeu électoral s’amalgame avec la tricherie, l’aliénation des consciences et la loi de la force.
Les élections sortent ainsi de la vision démocratique, et perdent de leur crédibilité. Elles perdent de leur civilité. Cet espace de liberté se corrompt au profit de ceux qui possèdent l’argent et l’armée.
Cet état de fait récurrent dans la sous-région africaine et par ailleurs sur le reste du continent noir, nous amène à cette affirmation grave : les élections ne sont plus fondamentalement un facteur démocratique.
Toutefois, si nous pensons que l’élection demeure une donnée inchangeable dans le jeu démocratique, il convient dès lors de poser clairement les bases de l’organisation de ces élections afin qu’elles retrouvent leurs lettres de noblesse.

Perspectives éthiques

Nous ne prétendons pas faire des propositions qui consolideront cette base en vue de l’organisation des élections crédibles. Elles doivent être le fruit d’un espace concerté des acteurs politiques et sociaux. Et pendant ce temps, le peuple doit rester vigilant et mobiliser pour exercer son action coercitive sur ces décideurs.
Toutefois, nous tenons à souligner que la bonne foi et la volonté politique positive qui sont de l’ordre de l’éthique, doivent-être les facteurs qui pourront mener à bien une quelconque proposition quelles qu’elles soient.
Encore faut-il que la société soit capable de bâtir ses hommes et femmes non seulement avec la science mais aussi et surtout avec la conscience.

Calendrier des élections prévues en 2011 en Afrique

• SOUDAN – 9 au 15 janvier : Référendum d`autodétermination au Sud-Soudan

• CENTRAFRIQUE – 23 janvier (éventuel second tour le 20 mars): Présidentielle
et législatives

• NIGER – 31 janvier : 1er tour de la présidentielle, couplé à des
législatives

• TCHAD – Législatives (6 février) présidentielle (premier tour le 3 avril),
et locales (26 juin)

• CAP-VERT – 6 février: Législatives

• OUGANDA – 18 février: Présidentielle

• BENIN – début mars: Présidentielle

• NIGERIA – 9 avril (Présidentielle) législatives (2 avril) et gouverneurs
(16 avril)
• DJIBOUTI – avril: Présidentielle

• SAO TOME – juin: Présidentielle

• SEYCHELLES – juillet – présidentielle

• EGYPTE – octobre: Présidentielle

• LIBERIA – octobre – Législatives et présidentielle

• ZAMBIE: octobre : Présidentielle et parlementaires

• REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) – 27 novembre 2011 : Présidentielle

• GABON: Législatives – aucune date connue. Hypothèse: décembre 2011

• MADAGASCAR – Andry Rajoelina, au pouvoir depuis le coup d`Etat de mars

• 2009, s`est engagé à une élection présidentielle en 2011 sans préciser la
date

• CAMEROUN – élection présidentielle – aucune date connue. Paul Biya est au
pouvoir depuis 28 ans

• ZIMBABWE – Des élections générales (présidentielle et législatives) sont
réclamées par le président Robert Mugabe pour la mi-2011, alors que le
gouvernement d`union fonctionne difficilement depuis février 2009. Aucune date
n`a encore été fixée.

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