Une lettre à Patrice LUMUMBA à l’occasion du cinquantenaire de son assassinat
Une lettre à Patrice LUMUMBA à l’occasion du cinquantenaire de son assassinat
Bien cher Patrice,
Il y a 50 ans, tu meurs, assassiné le 17 janvier 1961 dans le Katanga après avoir été renversé avec la complicité des services américains et belges. Tu es mort en défendant la cause de ton pays mais aussi de toute l’Afrique. Après 50 ans tu demeures vivant car les racines du mal africain contre qui tu luttais demeurent sur le continent.
Ton pays le Congo est toujours sous l’emprise des intérêts extérieurs et des multinationaux et les élections qui s’annoncent cette année sont déjà hypothéquées.
Dans le discours du 30 Juin 1960, tu disais que « La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants« . Mais ses enfants , les propres enfants de ton Congo et de notre Afrique sont pour la plupart ceux qui servent ces intérêts et continuent de livrer l’Afrique et nos frères et sœurs épris de liberté à la torture, aux traitements inhumains et à la mort.
Mais d’où tu es, donne-nous, à nous jeunes de ce continent meurtris, désorientés mais résolu de prendre nos responsabilités, la force de poursuivre le combat. Car ton Afrique, notre mère reste meurtrie; meurtrie à cause des péchés de ses enfants.
Rappelle-nous ce que tu disais dans ton discours devenu historique sur la lutte pour l’indépendance: « c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang« .
Cette indépendance, nous jeunes africains nous la croyons devant nous, mais saisissable, par cette abnégation dans la lutte, cette lutte ardente et idéaliste dont toi et tes chers disparus comme Sylvanus Olympio, Tavio Amorin, Thomas Sankara, Norbert Zongo et autres ont fait preuve.
Cette » l’histoire glorieuse de votre lutte pour la liberté » dont tu égrenais ce 30 juin, les contours faits de souffrances, de larmes et de vies sacrifiées, nous, jeunes nous sommes prêts à la réécrire. Et j’espère que du haut du ciel où tu te trouves, tu regardes les jeunes Tunisiens avec fierté.
Mais enseigne-nous la solidarité dans le combat afin que nous ne soyons pas divisés sur l’essentiel: la protection de nos ressources, la liberté et la justice pour nos peuples et le développement durable de notre continent.
Aujourd’hui encore c’est avec des larmes et colère que je me rappelle ta fin tragique mais combien glorieux.
Mais nous te promettons de porter loyalement le flambeau de la liberté et de la justice et de la prospérité dans le concert des nations.
Puisse le bon Dieu t’accorder un repos digne de ceux qui ont combattu le bon combat. et comme le disais ton frère Sylvanus Olympio, premier président et père de l’indépendance assassiné du continent noir « La nuit est longue mais le jour vient« .
Vous pouvez lire l’intégralité et les circonstances de son discours du 30 Juin 1960 sur <a href="https://leko2labs.free.fr
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