Le régime de Faure face à la « rue » : le CST annonce de nouvelles manifestations Déclaration

Article : Le régime de Faure face à la « rue » : le CST annonce de nouvelles manifestations Déclaration
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27 juin 2012

Le régime de Faure face à la « rue » : le CST annonce de nouvelles manifestations Déclaration

Après deux semaines de tensions, de manifestations, de répressions, d’intimidation, d’arrestations, le collectif « Sauvons le Togo » revient à la charge avec un programme de contestations qui s’étend sur toute l’étendue du territoire :

  •  Meeting d’explication à Lomé, le dimanche 1er juillet 2012, à partir de 14H 30, au Stade Terrainvi de Bèniglato ; 
  • Meetings d’explication les 06, 07 et 08 juillet 2012, dans les préfectures du golfe, des Lacs, de Vo, du Bas Mono, de Haho, de Yoto, de Zio, d’Agou, de l’Ogou, de l’Anié, de Sotouboua, de Tchaoudjo, de Tchamba, d’Assoli, de la Kozah, de Bassar, de Cinkassé, de Tone et de l’Oti ;
  • Marches suivies de sit-in les 10, 11, 12, 13, 14 juillet 2012, à Lomé, Aného, Tsévié, Kpalimé, Atakpamé, Sokodé, Kara, Dapaong.

 

Le Collectif revient aussi sur le bilan des répressions des manifestations du 12, 13 et 14 juin 2012  par le régime de Faure Gnassingbé :

  • 2 morts : il s’agit de Madame AMEKOUDJI Améyo Yvonne Mariette à Lomé et Monsieur DAGBE Yao Komlanvi à Sokodé.
  • 119 blessés dont 52 cas graves,
  • 78 cas d’interpellations dont 54 personnes déférées à la prison civile de Lomé,
  • des saisies de biens et dégâts matériels

Voici l’intégralité du communiqué

CONFERENCE DE PRESSE DU 26 JUIN 2012 

DECLARATION LIMINAIRE

  Les vaillantes populations de Lomé et de ses environs ainsi que celles de Tsévié, Atakpamé, Sokodé et Kara fortement mobilisées à l’appel du Collectif « SAUVONS LE TOGO »  ont essuyé de violentes répressions lors des récentes manifestations de la part des forces de sécurité.

Les revendications légitimes portées par ces manifestations n’ont eu pour réponse que la forte violence policière organisée par le pouvoir en place et dont le paroxysme a été atteint avec la profanation de l’église saint Augustin d’Amoutivé.

  • Les dérives répressives et leurs conséquences funestes

Les répressions barbares des manifestations des 12, 13 et 14 juin 2012 à Lomé ont occasionné plus de 119 blessés dont 52 cas graves, 78 cas d’interpellations dont 54 personnes déférées à la prison civile de Lomé, des saisies de biens et dégâts matériels. Les villes de Tsévié, Sokodé, et Kara ont également subi des violences policières lors des manifestations des 20 et 21 juin 2012. Les conséquences les plus funestes de ces répressions sont le décès de Madame AMEKOUDJI Améyo Yvonne Mariette à Lomé et celui de Monsieur DAGBE Yao Komlanvi à Sokodé.

En effet, le mardi 12 juin 2012, Mme AMEKOUDJI Améyo 38 ans, mère de deux enfants de 10 et 05 ans, vendait devant la devanture de sa maison non loin de  l’hôtel Sphinx sur le boulevard Félix Houphouët Boigny, quand les forces de l’ordre firent irruption dans la ruelle en tirant des grenades lacrymogènes dans toutes les directions.  Comme la plupart des habitants, elle rentra à la maison  pour se mettre à l’abri quand une grenade lacrymogène tombe et explose dans la maison. Prise de panique, Mme AMEKOUDJI hypertendue, fit une crise suite à l’inhalation du gaz asphyxiant et fut transportée au CHU Tokoin par son mari. Après dix jours d’hospitalisation du 12 au 22 juin au service neurologie de la clinique du CHU TOKOIN, Mme AMEKOUDJI  rendit l’âme le vendredi 22 juin 2012 aux environs de 17h.

A Sokodé, Monsieur DAGBE Yao, septuagénaire, agent technique de l’OTP à la retraite, est décédé dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juin 2012, vers 02 heures du matin au centre de santé de KPANGALAM, des suites des coups de pieds dans le ventre et la poitrine, que des forces de sécurité lui ont asséné au cours de la répression barbare  et aveugle de la manifestation tenue à Sokodé le 21 juin 2012.

Les ennuis de Mr DAGBE ont commencé lorsqu’il a été indexé comme un militant de l’opposition, proche de l’Association de Lutte contre la Manipulation de Conscience (ALMC) de Monsieur AYEVA Séssérékoua mais, il a su résister aux menaces et intimidations jusqu’à sa retraite en 1998.

Les dossiers pour sa pension de retraite ont été sciemment bloqués pendant des années, lui faisant croire qu’ils sont perdus. Malgré les démarches entreprises par ses camarades de lutte pour lui permettre de rentrer dans ses droits rien n’y fit, puis il apprit qu’il est forclos et ne peut jouir de sa pension.

A la retraite depuis 14 ans, Mr  DAGBE Yao Komlanvi n’a même pas touché un franc de sa pension. Il a payé un lourd tribut pour son engagement en faveur d’un Togo démocratique jusqu’au dernier souffle car les forces de répression au service du clan au pouvoir l’ont battu jusqu’à ce que mort s’en suive.

Il est à rappeler qu’à la veille de la manifestation de Sokodé, le préfet de la localité a appelé les chefs canton de KPANGALAM, de KOMAH, le chef des musulmans et l’imam de la mosquée centrale de Sokodé leur demandant de rendre public un communiqué, pour empêcher que certains individus ne manifestent le lendemain, communiqué qui a été relayé par les médias notamment radio MERIDIAN FM.

  • La responsabilité de certains proches du pouvoir comme instigateur des actes de violence et des répressions

Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » a reçu des informations de sources digne de foi, des témoignages et des preuves que les troubles survenus lors des manifestations des 12, 13 et 14 juin 2012, ont été prémédités et organisés par un groupe de délinquants sur l’instigation d’autorités proches du pouvoir en place.

En effet le nommé Ekoué SAGBA habitant dans la rue Clémentites à Hanoukopé est le chef des opérations d’un groupe d’une vingtaine de jeunes. C’est par lui que des éléments de la gendarmerie nationale ont remis des armes, grenades lacrymogènes et des fonds pour recruter des gens en vue de semer des troubles.

Quant à la violence des répressions survenues, le Collectif « SAUVONS LE TOGO »,  après analyse des faits et des témoignages de manifestants réprimés, est plus que convaincu de l’existence d’un service parallèle de sécurité et de maintien d’ordre qui a pour unique mission de réprimer sans discernement les manifestants, au mépris de règles de maintien d’ordre et dont le commandement échappe même au ministre de la sécurité qui a déclaré aux responsables du Collectif n’avoir jamais donné l’ordre de réprimer.

Des informations précises font état de ce que ces pratiques rétrogrades sont l’œuvre des éléments du capitaine AKAPKO du Service de Renseignement et d’Investigations (SRI), du lieutenant colonel KONDI, chargé de la division des opérations à la gendarmerie nationale, du colonel MASSINA  Yotroféï de l’ANR, le tout commandité, coordonné et soutenu par le général Mohamed Atcha TITIKPINA, chef d’Etat major général des FAT, celui-là même qui est coutumier des faits.

  • Les intimidations et manœuvres contre le CST

Le pouvoir en place a entrepris le samedi 16 juin 2012, des manœuvres d’intimidation par l’arrestation et la détention arbitraires de Me Zeus AJAVON, Me Raphaël KPANDE-ADZARE et Me Gil-Benoît AFANGBEDJI respectivement coordinateur, rapporteur général et trésorier adjoint du Collectif « SAUVONS LE TOGO » aux motifs qu’ils sont tenus responsables des violences et dégradations qui ont émaillé les manifestations réprimées du 27 avril 2012 et celles des 12, 13 et 14 juin 2012.

Dans la matinée du 19 juin 2012, les abords du domicile de Monsieur Agbéyomé KODJO, ancien Président de l’Assemblée Nationale, ancien Premier Ministre, Président national de la formation politique OBUTS, a été investi, dès 4 heures du matin par plus d’une centaine d’agents de sécurité armés de kalachnikovs avec à leur tête, le capitaine AKAKPO, responsable du Service de Renseignements et d’Investigation (SRI) de la Gendarmerie nationale.

Après s’être introduits dans la maison dès 6 heures, les portes donnant lieu à sa chambre à coucher ont été défoncées et  M. KODJO a été arrêté puis conduit à la Gendarmerie nationale, menotté, le tout en violation flagrante des dispositions de l’article 54 alinéa 4 de la Constitution du 14 octobre 1992 et des articles 10 et 11 de la loi organique n°2007-014 du 18 mai 2007 portant détermination du statut des anciens présidents de l’Assemblée nationale.

Malgré la saisine du parquet d’instance près du Tribunal de Lomé, du parquet général près la Cour d’appel de Lomé par les avocats de M. Agbéyomé KODJO sur l’irrégularité de la procédure, il a été soumis à un interrogatoire dans les locaux du SRI. A ce jour, des informations persistantes et précises de sources bien informées font état d’un projet de saisine de l’Assemblée nationale par la Cour suprême en vue de délibération au sujet de la levée de l’immunité parlementaire dont jouit le Président national de OBUTS, Monsieur Agbéyomé M. KODJO.

  • Mise au point du Collectif « SAUVONS LE TOGO » et appel aux populations

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» exprime ses vives condoléances aux familles éplorées, sa compassion aux blessés et aux personnes détenues vis-à-vis desquelles il n’a ménagé aucun effort pour une assistance matérielle et juridique et demande leur libération sans condition.

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» condamne fermement les actes de violence survenus lors des manifestations ainsi que leurs commanditaires et demande la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les faits survenus afin que les vrais auteurs et leurs commanditaires répondent de leurs actes devant les tribunaux.

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» s’insurge contre les propos mensongers et irresponsables tenus par certains membres du gouvernement et le conseiller spécial du chef de l’Etat. Ce refus obstiné de voir la réalité en face, légitime les actions du Collectif et le rend plus déterminé à porter les revendications des populations et à demeurer fermement à leurs côtés dans la lutte pour l’avènement d’un Togo démocratique.

Par ailleurs, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » tient à rappeler que la liberté de manifester reste un droit constitutionnellement acquis qui ne saurait faire l’objet d’un quelconque marchandage.

C’est la raison pour laquelle le Collectif « SAUVONS LE TOGO »  invite les populations togolaises, sur toute l’étendue du territoire, à participer massivement aux manifestations qu’il organise dans les jours et semaines à venir conformément au programme ci-après :

Meeting d’explication à Lomé, le dimanche 1er juillet 2012, à partir de 14H 30, au Stade Terrainvi de Bèniglato ; 

Meetings d’explication les 06, 07 et 08 juillet 2012, dans les préfectures du golfe, des Lacs, de Vo, du Bas Mono, de Haho, de Yoto, de Zio, d’Agou, de l’Ogou, de l’Anié, de Sotouboua, de Tchaoudjo, de Tchamba, d’Assoli, de la Kozah, de Bassar, de Cinkassé, de Tone et de l’Oti ;

Marches suivies de sit-in les 10, 11, 12, 13, 14 juillet 2012, à Lomé, Aného, Tsévié, Kpalimé, Atakpamé, Sokodé, Kara, Dapaong.

Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la nation togolaise doit renaître ! 

 Fait à Lomé, le 26 juin 2012

Pour le Collectif

Le Coordinateur

Signé

Me Ata Messan Zeus AJAVON

 

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Commentaires

nono
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chers compatriots (es) , de loin nous soutenons votre lutte nous l'approuvons et nous demandons aux mânes de notre cher pays de vous protegez. " Vaincons ou mourons mais dans la digniter" tels sont les mots forts de notre magnifique hymne qui nous motive et nous pousse à nous lever comme un seul homme pour récclamer enfin ce qui nous a été longtemps confisqué"notre liberté" Chaque jour qui passe mon coeur bat pour ceux là qui tombent ou qui sont violentés par ce régime qui fait la honte de ce beau pays. Oui le jour est long trop long d'ailleur mais soyons en sûre le jour vient