TOGO : Encore ?…un journaliste de nouveau agressé
Le reporter Fredo Attipou de Togovisions a été victime d’une agression hier mercredi 3 Avril 2013 par des individus non identifiés qui ont tenté de l’écraser avec deux voitures, l’une de plaque d’immatriculation togolaise et l’autre nigériane.
Les individus, dit-il, à bord de l’un des véhicules l’ont menacé « c’est toi qui envoie les images à l’extérieur… ». Fredo s’est retrouvé à l’hôpital avec le menton fendu et tout son matériel endommagé. Rappelons que ceci intervient à la veille d’une grande manifestation de protestations célébrant la première anniversaire du Collectif Sauvons le Togo.
Le journaliste ATTIPOU, lui-même raconte, (voir la vidéo ci-dessous) ce qui s’est passé
Au Togo le journaliste reste une proie facile du régime de Faure Gnassingbé, qui, pour conserver le pouvoir et museler les journalistes, utilise soit des kilos de billets de banques ou la cravache. Ce qui évidemment n’empêche pas une frange des journalistes à rester fidèle à leur métier d’informateur et d’éclaireur de la société. A ces derniers sont réservés surtout la cravache et les gaz lacrymogènes.
Dans un reportage intitulé « Entre bouts de ficelle et coups de matraque : être journaliste au Togo » qu’elle a réalisé à Lomé, Amélie Niard se rend compte de la situation du journaliste au Togo : « Pressions, intimidations, manque de rigueur, manque de moyens, autocensure, corruption : Etre journaliste au Togo ce n’est pas simple. »
Rappel de quelque agression sur les journalistes
Le 14 mars 2013, les forces de l’ordre ont violemment dispersé à Lomé un sit-in des journalistes du secteur privé qui entendaient protester contre les nouvelles dispositions de la loi organique de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Elles ont utilisé des matraques, des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc. La manifestation avait été organisée par 7 associations professionnelles. Des journalistes ont été blessés, notamment Younglove Egbéboua Amavi, secrétaire général du Syndicat des agents de l’information, techniciens et journalistes des organes publics (SAINTJOP).
- Le 2 Mars 2012 à Lomé, donc deux ans jour pour jour le journaliste avait connu sa première agression. À la marge d’une manifestation des Organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH) pour protester contre la torture et l’impunité, Fredo, un reporter Togovi surprend des gendarmes en train d’emporter sans autre forme de procès la moto d’un manifestant. Visiblement mécontents d’être pris en flagrant délit, les gendarmes se jettent violemment sur Fredo et lui assènent des coups de poing et de matraque. Voir la vidéo ci-dessous
- Terroriser pour régner : un Complot ourdi contre les Journalistes au Togo (Togocouleurs): Il s’agit d’un complot qui vise à éliminer physiquement certains journalistes jugés trop critiques à l’égard du pouvoir de Faure Gnassingbé: « Depuis un moment, des alertes de sources anonymes parviennent aux responsables de SOS Journalistes en Danger, alléguant des complots visant à porter atteinte à l’intégrité physique de certains journalistes, jugés critiques vis-à-vis du pouvoir de Faure Gnassingbé. Ces alertes ont particulièrement et curieusement été insistantes et persistantes dans la journée du jeudi, 22 juillet 2011 » a précisé l’association SOS Journaliste en Danger dans un communiqué.
- Le 27 avril 2012 pendant qu’il couvrait la répression de la manifestation organisée parle collectif « Sauvons le Togo » à la Place de l’Indépendance, Noël TADEGNON, correspondant de l’agence Reuters Télévision avait été sauvagement agressé par les forces de l’ordre.

Ces quelques faits témoignent de la situation dangereuse dans laquelle se trouvent les journalistes au Togo dans un climat de résistante populaire contre le régime des Gnassingbé qui dure déjà plus d’un demi-siècle.
C’est un climat de violence qui semble être bien prémédité et cautionné par les plus hautes autorités à travers leurs mutismes sur tout acte de barbarie envers les citoyens et l’impunité accorde de fait aux auteurs.
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