Charles Lebon

Où va le Togo?: De violents affrontements dans les rues de Lomé ce samedi

image

Ce samedi matin très tôt sous le regard passif et complice des forces de l’ordre, des miliciens se réclamant du régime en place, armés de machettes, gourdins et d’autres armes blanches ont empêché la marche hebdomadaire du FRAC (Front Républicain pour l’Alternance et le Changement) auquelle le CST (Collectif Sauvons le Togo) s’est joint.

Comme on peut le deviner, cette situation s’est vite transformée en affrontement entre ces miliciens et les manifestants.
Le Collectif Sauvons le Togo (CST) annonce déjà plusieurs blessés graves. La tension reste palpable dans la capitale.

Ce tournant grave dans le bras de fer qui oppose l’opposition et le régime de Faure Gnassingbé devrait serieusement nous inquiéter et surtout nous faire réfléchir au delà des élucubrations partisanes: car c’est le Togo, notre cher patrie qui est en danger.

Jusqu’à présent, même si on savait que les miliciens jouent un rôle complémentaire aux côtés des forces de répression du régime surtout à l’intérieur du pays, c’est la première fois qu’un tel incident s’est ouvertement produit à Lomé, la capitale.

Cette entrée en scène des miliciens au grand jour à la solde du pouvoir semble être un avertissement au CST qui prévoit encore à partir du 20 de ce mois d’autres manifestations.

Mais on peut déjà craindre le pire, puisque le régime en place par la caution apportée à ces miliciens, encourage l’idée selon laquelle sans une opposition armée ce régime ne bougera pas d’un seul iota.

De ce fait, je me demande jusqu’à quand les manifestants obéiraient-ils encore aux dirigeants du Collectif qui leur demande le courage du pacifisme?

Cet incident grave montre encore une fois l’irresponsabilité de Faure Gnassingbé et de son gouvernement qui sont prêts à faire recours à des méthodes barbares qui risquent de porter atteinte au tissu social qui reste encore fragile.

Tout compte fait, chaque jour qui se lève sur ce pays apporte des preuves assez suffisantes qui donne raison à ceux qui exigent purement et simplement le départ de Faure Gnassingbé et de tout son système.


Togo/Grève du sexe : Les Femmes Togolaises serrent les cuisses

Caricature de Liberte-togo.com

Au Togo à partir de ce lundi jusqu’à la fin de la semaine plus de joie nocturne dans les lits. La raison, c’est Mme Isabelle Améganvi, deuxième vice présidente de l’ANC, membre du Collectif « Sauvons le Togo » qui la donne : « Nous appelons toutes les femmes à priver leur mari de sexe pour une semaine, à compter de lundi. C’est pour nous une manière de contraindre tous les hommes (…) à s’investir davantage dans la lutte menée par le collectif Sauvons le Togo (CST) depuis plusieurs semaines ».

Ces propos sont tenus lors du meeting qui a sanctionné une énième grande marche du Collectif « Sauvons le Togo » ce samedi dans les rues de Lomé.

Au cours de cette même semaine les marches suivies de sit-in prévues par le Collectif « Sauvons le Togo » ont été une fois encore sévèrement réprimées par le régime de Faure Gnassingbé avec un lourd bilan d’une centaine de blessés et un total de 125 personnes arrêtées. Désormais le Collectif réclame ouvertement le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir. C’est donc dans un bras de fer plus tendu avec le pouvoir qu’Isabelle Améganvi annonce cette grève du sexe qui a capté l’attention de presque tous les grands medias et continue par faire des vagues sur les réseaux sociaux.

Un coup médiatique réussi pour le CST

Cette grève des femmes annoncée semble déjà être un coup médiatique réussi vu le buzz

Isabelle Ameganvi, l'une des responsable du Collectif Sauvons le Togo

qu’elle a créée sur les media et dans les réseaux sociaux : on se partage cette nouvelle, cette singularité, on la commente abondamment, du français en anglais en passant par l’allemand, la nouvelle est traduites ! Bref, on en débat à l’échelle mondiale. En quelques heures, je peux dire que le sexe a réussi à faire parler plus de la crise sociopolitique au Togo que les violences et la répression du régime de Faure Gnassingbé.

Voici en bref quelques titres qui y sont consacrés :

Cette grève qui peut paraitre amusante à la limite absurde, n’en est pas toutefois une. Quand nous voyons le buzz que cette grève de sexe fait sur la toile et dans les grands media, je me dis: Isabelle a bien réussi son coup: faire parler du Togo et de ce qui s’y passe. Cette supposée grève du sexe ou embargo de sexe, fait parler du mouvement d’opposition au régime de Faure Gnassingbé plus que les centaines de blessés qu’il y a eu. Il s’agit donc, outre l’impact réel que peut avoir l’effectivité de cette grève, d’une simple méthode de communication: faire de l’absurde une arme médiatique. Voilà ce que pourrait cacher cet embargo sur le deuxième sexe!


Togo : Le CST s’arme de l’article 150 de la Constitution « désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime »

Les colons ont introduit la chicotte dans mon pays, mais le dirigeant noir l’a adopté comme mode de gouvernance. Ceci est d’autant plus vrai que le régime de Faure Gnassingbé ne compte que sur la chicotte pour régner ad vitam sur le Togo. Le peuple s’est réveillé et semble dire à Faure : « Ce qui nous est arrivé avec ton père avec 38 ans de règne, ne nous arrivera plus avec toi! ».

Ainsi la détermination du peuple Togolais et la logique de confiscation du pouvoir à tout prix de Faure ont fait de Lomé, la capitale togolaise, ces 21, 22 et 23 Août un champ de bataille où les matraques, les gaz lacrymogènes et les pierres sont échangés sans complaisance aucune entre les forces répressives de Faure Gnassingbé et les jeunes.

Dans un communiqué publié ce 23 Août, le Collectif « Sauvons le Togo » fait un bilan des deux premiers jours de répression. Dans ce communiqué, on note aussi un changement de ton et une nouvelle phase dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement de Faure Gnassingbé. En effet, s’indignant de l’ampleur de la répression et le mensonge étatique permanent, le collectif puise dans la Constitution togolaise l’arme par excellence que celle-ci met a la disposition de tout citoyen pour sauver la République : l’article 150. Selon les termes dudit article il est clair  que c’est un appel au renversement du régime actuel (lire l’article cité plus bas).  Nous sommes bien là devant une nouvelle position du Collectif : l’exigence du  départ  du pouvoir de Faure Gnassingbé.

Vous pouvez par ailleurs suivre en temps réel le développement de cette crise sociopolitique au Togo sur twitter à travers les hastag #Occupylome et #Tginfo. Retrouvez aussi la plupart des images de la manifestation et de la répression rassemblées dans un article par les @Observateurs de France24.

Une nouvelle marche est encore prévue par le collectif ce samedi 25 Août dans la capitale togolaise.

Voici l’intégralité du communiqué:

Appel aux citoyens togolais

Le Collectif « Sauvons le Togo ! » (CST) tient à informer le peuple togolais et l’opinion internationale que des autorités togolaises n’ont daigné répondre que par le plus grand mépris et une violence aveugle et barbare à toute la bonne volonté dont il a fait preuve à leur endroit pour que la marche pacifique et le sit-in auxquels il a appelé les 21, 22 et 23 août 2012 de Bè-Château au Carrefour Déckon, se déroule dans les meilleures conditions.

C’est ainsi que :

— le mardi 21 août 2012 : alors que plusieurs centaines de milliers de citoyens togolais ont afflué, tôt dans la matinée, au point de départ de la marche pacifique à Bè-Château, les ministres de la Sécurité et de l’Administration territoriale du pouvoir de Faure GNASSINGBE ont entendu maintenir l’interdiction illégale de la manifestation appelée par le CST, outrepassant ainsi les prérogatives qui leur sont dévolues par la Constitution togolaise et la loi sur les manifestations pacifiques publiques.

Suite à une médiation entreprise par une chancellerie représentée au Togo qui a informé le CST du « blocage hermétique » des autorités togolaises que la manifestation se rende au Carrefour Déckon, c’est animés d’un esprit de responsabilité que les représentants du CST ont accepté de faire la concession aux autorités togolaises de modifier l’itinéraire et le point de chute de la manifestation qu’ils ont transférés, du Carrefour Déckon à la Place de l’indépendance en passant par le Carrefour de l’Immeuble Fiata.

Alors que le départ de la manifestation venait d’être lancé, aux environs de 11H, les forces de l’ordre ont, en violation de l’accord conclu et sur instruction des autorités togolaises, commencé, sans raison aucune et de façon incompréhensible, un tir nourri, et sans les sommations d’usage, de grenades lacrymogènes sur les manifestants qu’ils passaient à tabac de façon systématique, semant une panique généralisée, occasionnant de nombreux blessés et procédant à de nombreuses arrestations. Face cette dérive répressive inouïe et aveugle, la population a opposé une farouche résistance.

Après que le CST ait appelé la population à se rendre à la Place de l’indépendance dans l’après-midi, une forte délégation du CST qui tentait de s’y rendre en a été empêchée par la soldatesque qui a bouclé la place pour en interdire l’accès, Face à cette preuve de mauvaise foi patente des autorités togolaises, la délégation du CST s’est retirée pour éviter tout incident.

— le mercredi 22 août 2012 : à l’appel du CST, plusieurs centaines de milliers de citoyens togolais ont à nouveau afflué à Bè-Château, pour une reprise de la marche pacifique sauvagement et illégalement dispersée la veille par les autorités togolaises. Au terme d’une nouvelle médiation, entreprise par la même chancellerie représentée au Togo qui est intervenue la veille, les responsables du CST, faisant à nouveau preuve d’esprit de responsabilité et de conciliation, ont accepté la proposition faite par les autorités togolaises que la manifestation se rende à la Place de l’indépendance par le Boulevard du Mono qui longe la plage de Lomé. A peine la manifestation avait-elle commencé que les forces de l’ordre ont commencé à tirer à nouveau, sans les sommations d’usage, des grenades lacrymogènes sur les manifestants et à les passer sauvagement à tabac entraînant une nouvelle résistance des populations.

Le Collectif « Sauvons le Togo ! » condamne et dénonce avec la plus grande vigueur la mauvaise foi patente et la dérive répressive systématique des autorités togolaises qui, en violation flagrante de la Constitution togolaise et de la loi sur les manifestations pacifiques publiques, ont administré la preuve de leur volonté d’interdire la manifestation du CST.

Dans ces conditions, le Collectif « Sauvons le Togo ! » considère qu’il s’agit d’un énième coup de force contre la démocratie du régime RPT-UNIR qui n’a cessé d’imposer son maintien en place par des coups d’Etat permanents, notamment depuis l’intrusion violente de Faure Essozimna GNASSINGBE dans la vie du peuple togolais.

En effet, notre pays et son peuple n’ont cessé d’être confrontés aux coups de force à répétition depuis près d’un demi-siècle : coup d’Etat sanglant du 13 janvier 1963 marqué par l’assassinat du premier président démocratiquement élu, Sylvanus OLYMPIO ; coups de force électoraux au terme de mascarades électorales dont les résultats, toujours contestées par les populations, ont toujours été réprimées de façon sanglante par le régime RPT ; triple coup de force : militaire, constitutionnel et électoral qui, suite à l’annonce du décès du tyran Eyadéma, le 5 février 2005, a occasionné de 400 à 500 morts selon la Commission de vérification des faits de l’ONU, 811 morts selon la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), pour assurer la dévolution monarchique du pouvoir politique à son fils, Faure Essozimna GNASSINGBE.

Chaque citoyen togolais sait que ces coups de force n’ont pour objectif que de garantir au régime RPT, la perpétuation des crimes économiques et sociaux à travers le pillage systématique des ressources des régies financières de l’Etat, des ressources minières dont certaines, exploitées en toute illégalité (or, diamant, pétrole, fer), phosphates, clinker, voient leurs recettes d’exploitation détournées par les tenants du pouvoir.

En conséquence, conformément à la Constitution adoptée par référendum par le peuple togolais le 27 septembre 1992 qui dispose :

« Article 150 – En cas de coup d’Etat, ou de coup de force quelconque, tout membre du gouvernement ou de l’Assemblée Nationale a le droit et le devoir de faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimité constitutionnelle, y compris le recours aux accords de coopération militaire ou de défense existants.

Dans ces circonstances, pour tout Togolais, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs.

Tout renversement du régime constitutionnel est considéré comme un crime imprescriptible contre la Nation et sanctionné conformément aux lois de la République »,

Le Collectif « Sauvons le Togo ! » appelle le peuple togolais, sur toute l’étendue du territoire national, à « désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime ».

Par ailleurs, le CST invite la population de Lomé et de ses environs à participer massivement à la marche pacifique qu’elle organise, le samedi 25 août 2012, à partir de 8H, du Rond Point Sun-AGIP de Bè Kpota (passage des bœufs) jusqu’à la plage, devant l’Hôtel de la paix.

Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la Nation togolaise doit renaître !

Fait à Lomé, le 23 août 2012

Pour le Collectif,

Le Coordinateur,

 

Me Ata Messan Zeus AJAVON

 


TOGO : Le CST retourne à Déckon, Le Pouvoir a la trouille

Le Collectif « Sauvons le Togo » renouvelle son appel au peuple togolais à un triduum de manifestation ces 21,22, et 23 Août contre les manœuvres ténébreuses avec lesquelles le régime de Faure Gnassingbé compte organiser et voler les prochaines élections législatives.

Cette manifestation se veut une réédition de celle tenue les 11, 12, 13 Juin dernier et qui s’est soldée par une violente répression suivie de plusieurs arrestations y compris les leaders de cette coalition.

Le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) appel donc une fois encore le peuple togolais à faire massivement le déplacement afin d’exiger et d’obtenir les conditions transparentes des prochaines élections, seules solutions pour rompre avec le cycle « Election-Violence-Dialogue ».

  • La manifestation déjà sous le coup d’une interdiction du gouvernement

Déjà cette manifestation qui veut rassembler plus de monde que la première qui selon les estimations des organisateurs avait rassemblé plus de 500 000 personnes, est sous le coup d’une interdiction de la part du tout nouveau gouvernement de Séléagodji Ahoomey-Zunu.

En effet dans un communiqué rendu public, le 15 Aout dernier, le gouvernement motive l’interdiction des manifestation du CST en mettant en cause le lieu choisi pour le rassemblement : « Les membres du gouvernement ont à cet égard souligné les risques sérieux de violences et de dégradations des biens et des édifices publics et puis ceux encourus par l’ensemble des concitoyens lors des sit-in et autres manifestations publiques organisées dans des emplacements où sont concentrées des activités commerciales et où le trafic est intense. Il en est ainsi de la place dite Déckon de même que les abords et autres endroits proches du marché » précise le communiqué.

  • Pour le CST, « Déckon demeure le point de chute de la manifestation»

Réagissant à cette interdiction de ses manifestations, le Collectif « Sauvons le Togo », dans un communiqué en date du 16 Aout réaffirme  que non seulement ses manifestations auront belle et bien lieu mais qu’en plus le « Carrefour DECKON  » reste et demeure le point de chute de la marche et du sit-in des 21,22 et 23 aout 2012. »

Le CST rejette en bloc les arguments du gouvernement en rappelant le caractère inviolable de la constitution togolaise notamment en sont article 14:

« L’exercice des droits et libertés garantis par la présente Constitution ne peut être soumis qu’à des restrictions expressément prévues par la loi et nécessaire à la protection de la sécurité nationale ou de l’ordre public, de la santé publique, de la morale ou des libertés et droits fondamentaux d’autrui ».

 Aussi conclut-il que «  Il est donc clair qu’une manifestation publique ne peut faire l’objet d’une interdiction permanente absolue et générale comme le soutient maladroitement et au mépris des dispositions légales  en la matière le  ministre Gilbert Bawara. »

Par conséquent le CST maintient ses revendications  et son appel aux populations de Lomé et ses environs:

 Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » renouvelle son appel pressant aux populations de Lomé et de ses environs ainsi que celles de l’intérieur du pays à se départir de la peur et à prendre  massivement part à la marche suivie du sit-in des 21, 22 et 23 août 2012 pour exiger :

  • La mise en œuvre immédiate des réformes contenues dans la « plateforme citoyenne pour un Togo démocratique » rendue publique le 04 juin 2012 et transmise aux plus hautes autorités de la République, notamment le Chef de l’Etat, le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée Nationale ;
  • La mise en œuvre sans délai des recommandations du Rapport de la CNDH sur la Torture et les autres formes de traitements cruels et dégradants dans l’affaire de l’Honorable député Kpatcha GNASSINGBE et ses co-condamnés ;
  • Le retour des 09 députés ANC à l’assemblée nationale conformément à l’arrêt de la cour de justice de la CEDAO.
  • La libération immédiate de Sow Bertin AGBA conformément à l’arrêt du 20 juin 2012, rendu par la Chambre Judicaire de la Cour Suprême du Togo ;
  • L’arrêt immédiat de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ;
  • Le strict respect du droit constitutionnel de manifestation publique en tout lieu du territoire togolais, conformément aux dispositions de la Loi N°2011-010 du 16 mai 2011;
  • La restitution des matériels de sonorisation, matériels roulants, instruments de musique et autres biens meubles saisis lors des manifestations du CST en juin et juillet 2012.

 

 Cette semaine qui s’ouvre à Lomé risque donc d’être fort agitée et peut-être sera l’une des plus grandes démonstrations de force de l’opposition contre la kleptocratie des Gnassingbé et particulièrement contre les dérives dictatoriales de Faure Gnassingbé.

 


TOGO/Nomination : Le nouveau premier Ministre est un « Caméléon politique»

 Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu  ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé dans le gouvernement démissionnaire de Houngbo, a été nommé Premier ministre jeudi soir par le chef de l’Etat.

« M. Ahoomey-Zunu,54 ans, a été successivement secrétaire administratif de la Commission Nationale des droits de l’homme, membre de la Commission des droits de l’homme de l’Assemblée Nationale, membre et président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ministre de l’Administration territoriale, secrétaire général de la présidence et depuis mars 2011, ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privée. Il a longtemps milité à la CPP, le parti fondé par Edem Kodjo », peut-on lire sur le site gouvernemental RepublicofTogo.

Pour apprécier le parcours politique du nouveau locataire de la primature voici ce que Farida Nabourema, une internaute togolaise écrit :

« Mr Ahoomey-Zunu, le politicien « exemplaire » qui sert partout ou mangement se trouve membre fondateur de l’UTD avec Edem Kodjo. Il abandonna son compagnon de misère pour le CAR de Me Agboyibor lors des jours glorieux de ce parti. Ayant réalisé que le « mangement » avait démangé du CAR, il retourna chez son ancien compagnon Edem Kodjo pour militer au sein du CCP avant d’être nomme secrétaire général a la présidence de Faure Gnassingbé par son nouvel employeur.

Suite a l’exclusion honteuse du ministre de l’UFC AGO, Kokou Gozan l’an dernier,

Mr Ahoomey-Zunu fut nommé ministre du commerce cumulant ainsi comme tout bon baron du régime, le poste de secrétaire général et de ministre du commerce.
Quittant tout en silence le parti de Kodjo pour celui de non maitre Faure Gnassingbé, Mr Ahoomey-Zunu devient « un veritable griot du RPT ». Il remplaça donc Gilbert Bawara sur les plateaux de télévisions et très vite se fait remarquer par son zèle et sa capacité à entourlouper les téléspectateurs, à dénigrer les leaders de l’opposition et à vomir des incongruités.

Aujourd’hui 19 Juillet 2012, Mr Ahoomey-Zunu est récompensé pour sa fidélité par un poste de Premier ex aequo car le véritable premier ministre du Togo est bien entendu un chef de l’armée. »

Quant au blogueur et journaliste indépendant Sylvio Combey, il titre son article publié sur son blog au lendemain de cette nomination : Ahoomey-Zunu, Un allergique au dialogue à la primature dans lequel il décrit l’homme :

«  le nouveau premier ministre allergique au franc parler, à l’ouverture, au dialogue pour entreprendre le dialogue. Nomination donc qu’il qualifie d’« erreur ».

Pour le site d’information en ligne Mo5-Togo, cette nomination n’est qu’un durcissement du régime de Faure Gnassingbé :

«  Sa nomination constitue donc une affaire rondement menée par le chef de l’Etat. Un signal politique  fort significatif  au Collectif Sauvons Le Togo. Il n’y aura pas de changement de politique, le Président maintient le cap.  Tout se passe comme s’il disait au CST: « Arrêtez vos conneries de manifestations ou prenez les armes si vous voulez ! ».

Ces commentaires montrent à suffisance l’accueil sceptique qui est réservé par la plupart des Togolais à ce druide intellectuel au service d’un régime  cinquantenaire des Gnassingbé qui a pour objectif la confiscation du pouvoir à tout prix. Mais  la question reste entière : réussira-t-il à sauver le régime de Faure Gnassingbé de la tempête du Collectif « Sauvons le Togo » ?


TOGO/Sanctions : Le régime de Faure joue les bons élèves

Des policiers dans les couloirs de la villa de Jean-Pierre Fabre

Ce 14 juillet, tandis que la France célébrait sur les champs Elysées la « dame Liberté », celle-ci sous nos cieux, était une fois encore embastillée.

En effet comme d’habitude et d’arbitraire, la marche hebdomadaire du FRAC (Front Républicain pour l’Alternance et le Changement) fut empêchée sans quelle ne soit interdite par les autorités. Jean-Pierre Fabre, après qu’il ait été reçu à l’Elysée doit subir encore une assignation à résidence. En fait il est devenu un prisonnier de tous les samedis. Cette incongruité, dans une république est devenue si normal, trop normal, qu’aucune parti frère de l’opposition n’a élevé la voix pour condamner de tels agissements du régime de Faure Gnassingbé, qui violent notre Constitution.
Toutefois dans cette anormalité normale, il y a eu un pas de plus inacceptable qui fut franchi : les portes de la maison de Jean-Pierre Fabre furent défoncées. Tous ceux qui étaient présents à l’intérieur furent passés à tabac par les forces de l’ordre. Nous pouvons même voir sur les photos, des hommes en tenues qui se permettaient une ballade punitive dans la villa du leader de l’opposition. Jean-Pierre Fabre lui-même lors d’une interview accorde a la RFI, racontait les faits : « Ils ont envoyé des grenades lacrymogènes dans mon domicile, ça a duré à peu près 3 heures 30, relate l’opposant. Après ils sont rentrés dans mon domicile en fracassant le portail d’entrée. Ils sont rentrés, ils ont tabassé les gens qui étaient dans la maison. Ils sont rentrés dans la maison voisine, ils ont saisi les motos, ils ont à nouveau passé les gens à tabac, il y a eu beaucoup de blessés et ils ont arrêtés des jeunes. C’était d’une violence incroyable. »

Malgré les photos et vidéos qui circulaient pour témoigner de cet événement surréaliste, le Commissaire central de la ville de Lomé raconte autre chose. « A aucun moment les forces n’ont pénétré dans le domicile de Fabre et, jusqu’à preuve du contraire, aucune interpellation n’a été faite ce jour. Car quand nous nous sommes rendus compte que les manifestants érigeaient les barricades, je leur ai dit « vous descendez, vous réduisez les barricades », c’est tout ! »

Mais dans la journée de lundi 17 juillet un communiqué issu de la présidence demandait une enquête de 48 h.
Au terme de cette enquête la véracité des faits a été confirmé. Le ministre Gnama Latta déclarait à propos : « Je condamne fermement ces dérapages intolérables qui sont en violation totale des textes et ne correspondent nullement à la noble mission assignée aux forces de l’ordre ».
Ainsi 4 policiers fautifs ont été mis aux arrêts de rigueur pour 60 jours et passeront en conseil de discipline. En outre, les blessés seront pris en charge par l’Etat qui assumera tous les frais pour les soins précise le site gouvernemental RepublicofTogo.

Toutefois les Togolais restent sceptiques face à ces mesures pour plusieurs raisons :

On peut compter ici 6 policiers à l’œuvre

1- Sur les photos et vidéos (ci-dessous), on peut au moins compter plus de 4 agents et plus précisément 6. Alors pourquoi sanctionner seulement 4 ?
2- Il serait trop facile de faire croire que ces policiers ont agit de leur propre volonté. Aussi si sanction il y aura, il faut que les commanditaires, les vrais coupables qui instrumentalisent nos forces de l’ordre soient aussi punis.
3- Et les autres faits restés impunis? :
• rappelons que Jean-Pierre Fabre étant député et président d’un groupe parlementaire, a été frappé par l’officier Kondo qui le 13 Juin 2012 a récidivé en tabassant sérieusement Célestin Agbodan de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) avant de l’embarquer. Cet officier KONDO nargue toujours les manifestants en toute impunité.
• Le 12 juillet, les portes de la maison d’Agbéyome Kodjo, président de l’OBUTS furent également fracassées et ses enfants brutalisés.

4- Et le cas des « gros poissons »? :

L’une des revendications du Collectif « Sauvons le Togo » est l’établissement des responsabilités quant au rapport falsifié à propos des tortures dans l’affaire de Kpatcha Gnassingbé. Dans ce rapport, certains proches et protégés du Chef de L’Etat Faure Gnassingbé ont été clairement identifiés comme tortionnaire. Mais ces personnes restent toutes-puissantes et continuent de narguer le peuple.

Ces quelques réserves montrent l’incohérence de cette volonté du pouvoir d’afficher une « Tolérance Zéro pour tout abus ».

En attendant que TOUS les abus soient sanctionnés, le Collectif « Sauvons le Togo » ne se laisse pas distraire. Il prévoit encore ce week-end des manifestations : le samedi une grande marche et le dimanche un meeting d’information.


Togo/Démission du Premier Ministre : le CST réagit, Déclaration

Colonel Yotroféi MASSINA, directeur de l’ANR

Le collectif « Sauvons le Togo »dans ce communiqué, révèle les causes qui ont entrainé la démission du premier ministre Gilbert Houngbo. La piste d’un Etat dirigé par des militaires, semble être de plus en plus  une évidence. Lisez plutôt !

 DECLARATION du CST SUITE A LA DEMISSION DU PREMIER MINISTRE GILBERT FOSSOUN HOUNGBO ET DE SON GOUVERNEMENT

Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » a été informé, par les médias publics, dans la soirée du mercredi 11 juillet 2012, de l’annonce de la démission de Mr Gilbert Fossoun HOUNGBO de ses fonctions de Premier ainsi que celle de tout son gouvernement.

Suite à ses investigations, le Collectif a appris, de source informée, que cette démission serait consécutive au camouflet subi par Mr Gilbert Fossoun HOUNGBO dans la procédure de libération des 53 participants arbitrairement arrêtés et détenus à la Prison civile de Lomé, suite à la manifestation des 12 et 13 juin 2012 organisée par le Collectif  à Lomé.

Alors que le doyen des juges d’instruction aurait instruit le procureur de la République de procéder à la libération des 47 détenus restants et qu’une réquisition aurait été signée dans ce sens le 10 juillet 2012, et en cours d’exécution, le Colonel Yotroféi MASSINA, directeur de l’Agence nationale de renseignements (ANR), manifestement informé par ses espions à la Prison civile de Lomé, aurait cru devoir intervenir dans la procédure engagée pour en exiger l’arrêt et la réincarcération des 47 détenus.

Déférant à cette injonction qui lui aurait été adressée sous la menace, le magistrat se serait exécuté pour préserver son intégrité physique.

Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » constate que cette intrusion d’un officier supérieur des Forces armées togolaises dans le cours d’une procédure judiciaire qui ne le concerne pas est une grave violation de l’indépendance de la justice qui confirme l’instrumentalisation de la justice togolaise par le régime en place et ses forces armées.

Pour le Collectif, la gravité de ce fait rappelle le précédent tout aussi grave de la falsification du Rapport de la CNDH à l’occasion de laquelle, le président de cette institution, a subi les mêmes menaces des mêmes autorités militaires qui l’ont contraint à s’exiler pour préserver sa vie.

Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » tient à condamner et à dénoncer avec la plus grande vigueur, la latitude laissée par M. Faure Essozimna GNASSINGBE,  président de la République, à M. Yotroféi MASSINA d’intervenir ainsi, en toute illégalité, dans les affaires de la République tout particulièrement de son institution judiciaire.

C’est pourquoi, le Collectif réitère solennellement son exigence que soient sanctionnés les agissements de MM. Yotroféi MASSINA, directeur de l’ANR et Mohamed Atcha TITIKPINA, mis en cause pour actes de tortures pratiqués sur des détenus par le Rapport de la CNDH, par leur démission de leurs fonctions afin qu’ils soient mis à la disposition de la justice.

En outre, pour le Collectif « SAUVONS LE TOGO », la démission du Premier ministre Fossoun HOUNGBO et de son gouvernement reste un épiphénomène parce qu’elle n’enlève en rien la validité des préalables liés à la répression de ses dernières manifestations et celles formulées dans sa « Plateforme citoyenne pour un Togo démocratique ».

 C’est pourquoi, concernant l’invitation faite, suite à cette  démission, par le Président de la République que « tous les courants représentatifs de la société togolaise soient associés à la gestion des affaires publiques », le Collectif « SAUVONS LE TOGO » déclare qu’il n’est en rien concerné et qu’aucune des entités qui en sont membres ne participera au nouveau gouvernement envisagé.

 Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » invite les populations à rester mobilisées et à participer massivement  à ses prochaines manifestations notamment au Grand meeting d’information et de sensibilisation sur sa « Plateforme citoyenne pour un Togo démocratique » qu’il organise le dimanche 15 juillet 2012, à 14 heures, au Stade Oscar Anthony de Bèniglato, à Lomé.

 Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la Nation togolaise doit renaître !

Lomé, le 12 juillet 2012

                Pour le Collectif

                Le Coordinateur

 Me Ata Messan Zeus AJAVON

 


Togo/Démission : Le Premier Ministre Gilbert Houngbo plie ses bagages

Le Premier ministre du Togo, Gilbert Houngbo, a présenté ce mercredi sa démission et celle de son gouvernement au chef de l’Etat Faure Gnassingbé.

Le président Faure Gnassingbé a félicité M. Houngbo pour la qualité de la gestion du travail gouvernemental et l’a chargé d’expédier les affaires courantes.

Une source officielle citée par le site gouvernemental Republicoftogo précise :

« Dans la nouvelle phase qui s’ouvre,  avec la préparation des élections législatives, il est important que tous les courants représentatifs de la société togolaise soient associés à la gestion des affaires publiques ».

« Des consultations seront engagées par le Chef de l’Etat afin que tous ceux qui le souhaitent apportent dans un esprit constructif leur contribution à la consolidation de la relance économique et à l’affermissement  de l’Etat de droit et d’une démocratie consensuelle, ouverte à tous », ajoute la même source.

Gilbert Houngbo avait succédé à Komlan Mally en septembre 2008.

Il assurait, avant ce poste, la direction du bureau Afrique du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). Technocrate, sa durée à la primature n’a été que du vent.

Aucun programme mis en place, planifié, suivi et réalisé ; aucune réalisation en matière de développement. Lors de sa nomination en 2008, il s’était même engagé en se fixant un délai de six mois pour changer le quotidien du Togolais.

Au contraire, se disant n’être d’aucune couleur politique, il compte dans son palmarès de succès à la primature  plus de campagnes de soutien et de discours dithyrambiques à la gloire du fils héritier de Gnassingbé Eyadema et pour le compte du RPT-UNIR, parti réactualisé du pouvoir.

Le résultat, son résultat-bilan à la tête du gouvernement Gnassingbé-fils II à l’heure où il dépose le tablier est tout simplement négatif. La preuve : le peuple togolais est dans la rue criant encore son mal-être.

Comme d’habitude, ce régime cinquantenaire qui ne veut aucunement quitter le pouvoir fait encore sortir l’une de ses armes redoutables pour « désunir » l’opposition, casser les mouvements de protestations et reprendre en main le pouvoir.

Devant ce remaniement, les regards des Togolais beaucoup plus sceptiques, sont plus tournés vers l’opposition dite radicale et les responsables du Collectif « Sauvons le Togo » qui par des manifestations en séries ont réussi à prouver que le peuple peut toujours dire le dernier mot : Accepteront-ils d’aller à la mangeoire ?

Mais comme le résume Togoforum : « Aucun leader n’arrive à convaincre les populations du Togo que son seul ralliement au pouvoir cinquantenaire suffit à régler les injustices sociales et le malaise général dus à une gestion approximative du Togo. Si une leçon peut être tirée tout de suite, c’est que, seuls les peuples détiennent le vrai pouvoir et ne demandent qu’un bon leadership pour braver toute tyrannie. »


Togo : L’ambassade de France, témoin de la violence exercée sur les manifestants

Les devantures de l’ambassade de France ont été le lieu ce jeudi d’une violente répression exercée par les forces de l’ordre sur les manifestants à l’appel du Collectif « Sauvons le Togo ».
Déjà tôt dans la matinée, le terrain de sport « Bèniglato » situé en plein cœur de Lomé, où devrait se tenir le meeting d’information du Collectif a été entièrement bouclé par les forces de l’ordre.
Les premières échauffourées avaient commencées autour du lieu de rassemblement dès les premières heures de l’après-midi. Devant l’ampleur de cette énième répression, les manifestants décidèrent de se rendre à l’ambassade de France certainement pour que la France de François Hollande ne se dise ignorante du non-droit qui règne au Togo.

Mais si l’un des objectif des manifestants serait de se sentir en sécurité pensant que le régime de Faure aura du retenu face aux dizaines de cameras qui bordent la clôture de l’ambassade, ils se seraient royalement trompés.
En effet c’est devant cette ambassade que la répression de ce jeudi a connu toute son ampleur : des tirs nourris de gaz lacrymogènes et des distributions de coups de matraques à tout vent. On compte plusieurs blessés.
Rappelons que déjà le vendredi passé, le gouvernement a publié un mémorandum dans lequel, en violation de la Constitution, il interdisait toutes les manifestations du Collectif « Sauvons le Togo ».

  • Le vent du printemps arabe soufflerait-il sur le Togo ?
Devant l'ambassade de France ce jeudi

Bientôt un mois que le peuple togolais derrière le Collectif « Sauvons le Togo » manifeste contre le régime de Faure Gnassingbé. Ces manifestations rimes depuis ces débuts avec la répression d’une rare violence exercée par les forces de l’ordre sur des milliers de manifestants.
Ceci nous rappel deux caractéristiques du printemps arabe :

1. Manifestations pacifiques et continues des milliers de citoyens pour réclamer plus de justices
2. Comme réponse de l’Etat : répression violence

Devant c’est deux éléments qui sont réunis dans la crise actuelle qui secoue le Togo, je me pose cette question : Le vent du printemps arabe soufflerait-il sur le Togo ?

L’avenir nous le dira. Mais force est de reconnaitre que le Collectif « Sauvons le Togo » dirigé par un avocat, défenseur des droits de l’homme, Me Zeus Ajavon, réunissant en son sein les principaux partis de l’opposition togolaise, les Organisations de Défenses des Droits de l’Hommes (ODDH), la société civile, semble plus que jamais déterminer à faire marcher le Togo vers plus de démocratie et un Etat de droit.


Le régime de Faure face à la « rue » : le CST annonce de nouvelles manifestations Déclaration

Après deux semaines de tensions, de manifestations, de répressions, d’intimidation, d’arrestations, le collectif « Sauvons le Togo » revient à la charge avec un programme de contestations qui s’étend sur toute l’étendue du territoire :

  •  Meeting d’explication à Lomé, le dimanche 1er juillet 2012, à partir de 14H 30, au Stade Terrainvi de Bèniglato ; 
  • Meetings d’explication les 06, 07 et 08 juillet 2012, dans les préfectures du golfe, des Lacs, de Vo, du Bas Mono, de Haho, de Yoto, de Zio, d’Agou, de l’Ogou, de l’Anié, de Sotouboua, de Tchaoudjo, de Tchamba, d’Assoli, de la Kozah, de Bassar, de Cinkassé, de Tone et de l’Oti ;
  • Marches suivies de sit-in les 10, 11, 12, 13, 14 juillet 2012, à Lomé, Aného, Tsévié, Kpalimé, Atakpamé, Sokodé, Kara, Dapaong.

 

Le Collectif revient aussi sur le bilan des répressions des manifestations du 12, 13 et 14 juin 2012  par le régime de Faure Gnassingbé :

  • 2 morts : il s’agit de Madame AMEKOUDJI Améyo Yvonne Mariette à Lomé et Monsieur DAGBE Yao Komlanvi à Sokodé.
  • 119 blessés dont 52 cas graves,
  • 78 cas d’interpellations dont 54 personnes déférées à la prison civile de Lomé,
  • des saisies de biens et dégâts matériels

Voici l’intégralité du communiqué

CONFERENCE DE PRESSE DU 26 JUIN 2012 

DECLARATION LIMINAIRE

  Les vaillantes populations de Lomé et de ses environs ainsi que celles de Tsévié, Atakpamé, Sokodé et Kara fortement mobilisées à l’appel du Collectif « SAUVONS LE TOGO »  ont essuyé de violentes répressions lors des récentes manifestations de la part des forces de sécurité.

Les revendications légitimes portées par ces manifestations n’ont eu pour réponse que la forte violence policière organisée par le pouvoir en place et dont le paroxysme a été atteint avec la profanation de l’église saint Augustin d’Amoutivé.

  • Les dérives répressives et leurs conséquences funestes

Les répressions barbares des manifestations des 12, 13 et 14 juin 2012 à Lomé ont occasionné plus de 119 blessés dont 52 cas graves, 78 cas d’interpellations dont 54 personnes déférées à la prison civile de Lomé, des saisies de biens et dégâts matériels. Les villes de Tsévié, Sokodé, et Kara ont également subi des violences policières lors des manifestations des 20 et 21 juin 2012. Les conséquences les plus funestes de ces répressions sont le décès de Madame AMEKOUDJI Améyo Yvonne Mariette à Lomé et celui de Monsieur DAGBE Yao Komlanvi à Sokodé.

En effet, le mardi 12 juin 2012, Mme AMEKOUDJI Améyo 38 ans, mère de deux enfants de 10 et 05 ans, vendait devant la devanture de sa maison non loin de  l’hôtel Sphinx sur le boulevard Félix Houphouët Boigny, quand les forces de l’ordre firent irruption dans la ruelle en tirant des grenades lacrymogènes dans toutes les directions.  Comme la plupart des habitants, elle rentra à la maison  pour se mettre à l’abri quand une grenade lacrymogène tombe et explose dans la maison. Prise de panique, Mme AMEKOUDJI hypertendue, fit une crise suite à l’inhalation du gaz asphyxiant et fut transportée au CHU Tokoin par son mari. Après dix jours d’hospitalisation du 12 au 22 juin au service neurologie de la clinique du CHU TOKOIN, Mme AMEKOUDJI  rendit l’âme le vendredi 22 juin 2012 aux environs de 17h.

A Sokodé, Monsieur DAGBE Yao, septuagénaire, agent technique de l’OTP à la retraite, est décédé dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juin 2012, vers 02 heures du matin au centre de santé de KPANGALAM, des suites des coups de pieds dans le ventre et la poitrine, que des forces de sécurité lui ont asséné au cours de la répression barbare  et aveugle de la manifestation tenue à Sokodé le 21 juin 2012.

Les ennuis de Mr DAGBE ont commencé lorsqu’il a été indexé comme un militant de l’opposition, proche de l’Association de Lutte contre la Manipulation de Conscience (ALMC) de Monsieur AYEVA Séssérékoua mais, il a su résister aux menaces et intimidations jusqu’à sa retraite en 1998.

Les dossiers pour sa pension de retraite ont été sciemment bloqués pendant des années, lui faisant croire qu’ils sont perdus. Malgré les démarches entreprises par ses camarades de lutte pour lui permettre de rentrer dans ses droits rien n’y fit, puis il apprit qu’il est forclos et ne peut jouir de sa pension.

A la retraite depuis 14 ans, Mr  DAGBE Yao Komlanvi n’a même pas touché un franc de sa pension. Il a payé un lourd tribut pour son engagement en faveur d’un Togo démocratique jusqu’au dernier souffle car les forces de répression au service du clan au pouvoir l’ont battu jusqu’à ce que mort s’en suive.

Il est à rappeler qu’à la veille de la manifestation de Sokodé, le préfet de la localité a appelé les chefs canton de KPANGALAM, de KOMAH, le chef des musulmans et l’imam de la mosquée centrale de Sokodé leur demandant de rendre public un communiqué, pour empêcher que certains individus ne manifestent le lendemain, communiqué qui a été relayé par les médias notamment radio MERIDIAN FM.

  • La responsabilité de certains proches du pouvoir comme instigateur des actes de violence et des répressions

Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » a reçu des informations de sources digne de foi, des témoignages et des preuves que les troubles survenus lors des manifestations des 12, 13 et 14 juin 2012, ont été prémédités et organisés par un groupe de délinquants sur l’instigation d’autorités proches du pouvoir en place.

En effet le nommé Ekoué SAGBA habitant dans la rue Clémentites à Hanoukopé est le chef des opérations d’un groupe d’une vingtaine de jeunes. C’est par lui que des éléments de la gendarmerie nationale ont remis des armes, grenades lacrymogènes et des fonds pour recruter des gens en vue de semer des troubles.

Quant à la violence des répressions survenues, le Collectif « SAUVONS LE TOGO »,  après analyse des faits et des témoignages de manifestants réprimés, est plus que convaincu de l’existence d’un service parallèle de sécurité et de maintien d’ordre qui a pour unique mission de réprimer sans discernement les manifestants, au mépris de règles de maintien d’ordre et dont le commandement échappe même au ministre de la sécurité qui a déclaré aux responsables du Collectif n’avoir jamais donné l’ordre de réprimer.

Des informations précises font état de ce que ces pratiques rétrogrades sont l’œuvre des éléments du capitaine AKAPKO du Service de Renseignement et d’Investigations (SRI), du lieutenant colonel KONDI, chargé de la division des opérations à la gendarmerie nationale, du colonel MASSINA  Yotroféï de l’ANR, le tout commandité, coordonné et soutenu par le général Mohamed Atcha TITIKPINA, chef d’Etat major général des FAT, celui-là même qui est coutumier des faits.

  • Les intimidations et manœuvres contre le CST

Le pouvoir en place a entrepris le samedi 16 juin 2012, des manœuvres d’intimidation par l’arrestation et la détention arbitraires de Me Zeus AJAVON, Me Raphaël KPANDE-ADZARE et Me Gil-Benoît AFANGBEDJI respectivement coordinateur, rapporteur général et trésorier adjoint du Collectif « SAUVONS LE TOGO » aux motifs qu’ils sont tenus responsables des violences et dégradations qui ont émaillé les manifestations réprimées du 27 avril 2012 et celles des 12, 13 et 14 juin 2012.

Dans la matinée du 19 juin 2012, les abords du domicile de Monsieur Agbéyomé KODJO, ancien Président de l’Assemblée Nationale, ancien Premier Ministre, Président national de la formation politique OBUTS, a été investi, dès 4 heures du matin par plus d’une centaine d’agents de sécurité armés de kalachnikovs avec à leur tête, le capitaine AKAKPO, responsable du Service de Renseignements et d’Investigation (SRI) de la Gendarmerie nationale.

Après s’être introduits dans la maison dès 6 heures, les portes donnant lieu à sa chambre à coucher ont été défoncées et  M. KODJO a été arrêté puis conduit à la Gendarmerie nationale, menotté, le tout en violation flagrante des dispositions de l’article 54 alinéa 4 de la Constitution du 14 octobre 1992 et des articles 10 et 11 de la loi organique n°2007-014 du 18 mai 2007 portant détermination du statut des anciens présidents de l’Assemblée nationale.

Malgré la saisine du parquet d’instance près du Tribunal de Lomé, du parquet général près la Cour d’appel de Lomé par les avocats de M. Agbéyomé KODJO sur l’irrégularité de la procédure, il a été soumis à un interrogatoire dans les locaux du SRI. A ce jour, des informations persistantes et précises de sources bien informées font état d’un projet de saisine de l’Assemblée nationale par la Cour suprême en vue de délibération au sujet de la levée de l’immunité parlementaire dont jouit le Président national de OBUTS, Monsieur Agbéyomé M. KODJO.

  • Mise au point du Collectif « SAUVONS LE TOGO » et appel aux populations

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» exprime ses vives condoléances aux familles éplorées, sa compassion aux blessés et aux personnes détenues vis-à-vis desquelles il n’a ménagé aucun effort pour une assistance matérielle et juridique et demande leur libération sans condition.

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» condamne fermement les actes de violence survenus lors des manifestations ainsi que leurs commanditaires et demande la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les faits survenus afin que les vrais auteurs et leurs commanditaires répondent de leurs actes devant les tribunaux.

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» s’insurge contre les propos mensongers et irresponsables tenus par certains membres du gouvernement et le conseiller spécial du chef de l’Etat. Ce refus obstiné de voir la réalité en face, légitime les actions du Collectif et le rend plus déterminé à porter les revendications des populations et à demeurer fermement à leurs côtés dans la lutte pour l’avènement d’un Togo démocratique.

Par ailleurs, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » tient à rappeler que la liberté de manifester reste un droit constitutionnellement acquis qui ne saurait faire l’objet d’un quelconque marchandage.

C’est la raison pour laquelle le Collectif « SAUVONS LE TOGO »  invite les populations togolaises, sur toute l’étendue du territoire, à participer massivement aux manifestations qu’il organise dans les jours et semaines à venir conformément au programme ci-après :

Meeting d’explication à Lomé, le dimanche 1er juillet 2012, à partir de 14H 30, au Stade Terrainvi de Bèniglato ; 

Meetings d’explication les 06, 07 et 08 juillet 2012, dans les préfectures du golfe, des Lacs, de Vo, du Bas Mono, de Haho, de Yoto, de Zio, d’Agou, de l’Ogou, de l’Anié, de Sotouboua, de Tchaoudjo, de Tchamba, d’Assoli, de la Kozah, de Bassar, de Cinkassé, de Tone et de l’Oti ;

Marches suivies de sit-in les 10, 11, 12, 13, 14 juillet 2012, à Lomé, Aného, Tsévié, Kpalimé, Atakpamé, Sokodé, Kara, Dapaong.

Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la nation togolaise doit renaître ! 

 Fait à Lomé, le 26 juin 2012

Pour le Collectif

Le Coordinateur

Signé

Me Ata Messan Zeus AJAVON